Agra

L'arrivée à la gare d'Agra, est à nouveau l'occasion de prendre un bain de foule aux milieux des conducteurs de Rickshaw qui se battent pour avoir l'étranger. Seulement l'étranger il a pas envie de dépenser tout son argent ! Ce qui est bien c'est qu'il y a un écriteau avec les tarifs qui mettent tout le monde d'accord. Le conducteur me demande à quel hôtel je souhaite aller. Je lui réponds qu'il n'a qu'à me déposer près du Taj Mahal où toutes les guest-house sont situées. Je ne veux pas qu'il se prenne une commission. Et qui dit commission, dit chambre plus cher pour payer la commission ! Il me demande aussi où je souhaite aller dans l'après-midi. Je lui réponds volontiers. Il me réponds qu'il peut être mon chauffeur pour 300 Rs (5€). Je fais la moue, il allume son clope et me tends très sereinement un petit livret. Des dizaines de personnes ont laissés des messages dans toutes les langues.

J'y apprend qu'il se fait appeler Bobby. Les témoignages sont très convaincant. Je veux tout de même le tester et lui demande me proposer une guest-house après que celle visée soit pleine. Cette deuxième l'est aussi... Voilà un signe qui généralement permet de dénicher que le type cherche à avoir une commission qu'on lui refuse. Mais non, c'est vraiment plein. Je le découvre à la troisième guest-house qui a des chambres m'accepte pour un bon prix et sans commissionner le chauffeur.

J'accepte alors de partir avec Bobby pour l'après-midi à la découverte de quelques monuments d'Agra moins connu que le célèbre Taj Mahal.

Il m'emmène tout d'abord au tombeau Chini Ka Rauza où repose depuis 1635 Allama Afzal Khan Mullah, intellectuel et poète, qui fût premier ministre de l'empereur moghol Shah Jahan. C'est la première fois en Inde qu'un bâtiment est recouvert de céramique. Il en reste quelques fragments qui donnent une idée de la beauté de l'édifice autrefois. L'intérieur encore bien conservé est magnifique dans ces détails.

Direction ensuite le "bébé Taj Mahal" comme il est appelé ici. Il s'agit là encore d'un tombeau, celui de Itmad-ud-Daula. Construit de 1622 à 1628, il représente la transition entre deux phases de l'architecture monumental Moghol. La première phase fût celle de la construction en grès rouge aux décors de marbre comme nous l'avons vu à New Delhi pour la tombe de l'empereur Humayun. La seconde phase est celle du marbre blanc décoré en marqueterie par incrustation de pierres semi-précieuses (de couleurs) ; technique aussi appelée "pietra dura" que nous verrons épanoui au Taj Mahal.

Il est désormais temps de rejoindre les bords de la Yamuna pour voir le couché de soleil sur la Taj Mahal depuis la rive opposée.

Bobby me demande si je sais conduire un Rickshaw. Je bégaille un "mmoui". Il descend et m'offre sa place. Il m'explique rapidement comment changer les vitesses. Il faut tourner la poignet de gauche comme pour accélérer ou décélérer et on embraye toujours main gauche grâce à la poignet qui sert généralement de frein. Le frein lui est dans les main du pied droit !

Tout le monde a suivit ou je recommence ?

Moi j'ai tout pigé, et c'est pas plus compliqué qu'une moto. En 2 minutes me voilà chauffeur de Rickshaw !

Merci Bobby !

Nous y voilà. Petite déception. La Yamuna est a sec, les buffles et autres échassiers décrit dans le guide ne sont pas là. Mais qu'importe, l'important c'est le moment présent et pas la foutue image de magasine que tout bon touriste se doit de reproduire !

L'endroit est gardé par des militaires, il est impossible d'aller se balader sur la "plage". Nous n'irons pas mais les locaux y circulant viendront à nous avec chèvres et autres marchandises.

La lumière est belle et les touristes toujours aussi hilarants. Quoi qu'ici leur guide l'est encore plus. Admirez ce jeu de jambe et de croupe relevé... Mesdames, qu'en pensez-vous ?

Soleil couché, mon guide me propose d'aller visiter un magasin d'usine où est fabriqué la pietra dura pour les touristes de passage. Un petit atelier est installé avec deux ouvriers à l'entrée pour en expliquer le processus de fabrication. C'est un travail de longue allène. On creuse le marbre qu'on vient ensuite remplir avec une pierre semi précieuse. Une colle spéciale fût inventé pour les assembler pour durer des siècles. De mémoire c'est un mélange de sucre de canne, de poudre de marbre, et d'autres ingrédients secrets ...

Le lendemain matin, Vendredi, jour de fermeture et de culte au Taj Mahal, je prends la direction de Fatehpur Sikri. Je rencontre Tappei, japonais, à la guest-house et décidons de partir ensemble.

La ville fût construite par l'empereur moghol Akbar en 1570. C'est la première ville planifiée des moghols et aussi la première dans l'architecture Moghol, qui est en fait un mélange d'architectures indienne, perse et arabe. Elle servit de capitale de l'empire moghol de 1571 à 1585. Sa construction a duré 15 ans et elle aura servit que 14 années due au manque d'eau face à l'accroissement de la population.

En route nous apercevons un immense cortège de Rickshaw ! Ils font la queue maintenant les indiens ?? J'ai été habitué à plus chaotique !!

Nous voilà à la grande mosquée de Fatehpur.

Ici nous voilà dans le tombeau de Salim Chishti protégé par un passage périphérique aux rideaux de pierres impressionnant de finesse.

Le lendemain matin, levé à 5:00 pour profiter du levé de soleil sur le Taj Mahal et cette fois côté jardin !

On rentre d'abord dans une grande cour pavé où une large porte de grès rouge marque l'entrée vers les jardins et le Taj Mahal.

C'est la cohue, mais nous y voilà !

Aller photo catalogue et photo souvenir pour la famille et les amis ! C'est l'occasion de voir la tronche du gamin qu'a repris des couleurs !

"Bouge plus !"

L'intérieur est assez petit et est décoré de pietra dura. Un travail fin mais un peu décevant après avoir admiré le "bébé Taj Mahal".

Le grand Taj Mahal dégage finalement plus de choses dans son ensemble baigné de lumière que dans ses détails.

Mon ami Tappei a l'art de la pose nippone !!

L'après-midi nous mangeons dans un restaurant pas cher et recommandé par le guide. Le service laisse a désirer et tout est tenu par les enfants. Ici la grande fait les comptes ... Les parents se relaxent tranquillement à l'ombre sur le lit ou devant le match de cricket ! Un petit vomis conclura cette belle journée.

Mais avant l'épreuve de plus j'ai le droit à un beau couché de soleil depuis le toit-terrasse de la guest-house !

Et petite pensée pour les Japonais qui vivent ce jour là, le début d'une des plus grandes catastrophes de leur histoire...