Au paradis du thé : Darjeeling

Je quitte Bodhgaya après la nuit la plus horrible vécu en Inde. Fièvre et diarrhé m'ont accompagnés toute la nuit. Au matin, je vais mieux. Un aspirine m'aide à faire passer le mal de tête et un Imodium à stopper la diarrhée pour les 30 heures de transport qui m'attendent. Les choses se passent très bien et 20 heures après le départ, au petit matin du lendemain, le train arrive dans la vallée de Darjeeling avec ses plantations de thé à perte de vue. On est bien loin des clichés montagneux !! Mais ne faut il pas satisfaire une production mondiale ?!

Après le bus et le train de nuit, il nous faut trouver une jeep à partager. Pendant 3 heures nous gravissons les plus de 2000m qui nous mênent jusqu'à la ville mythique. Un petit train permet aussi de faire l'ascension. Faut-il avoir envie de passer 8 heures de plus sur des sièges en bois ! Et la route est la même, nous suivrons les rails tout au long du chemin, à travers villages et paysages.

La ville est décevante, tout est bétonné et ça n'en fini plus. Il faut dire que le temps gris n'y aide pas vraiment !

Après 4 jours ici, malade comme un chien j'ai visité mon lit, l'hôpital et la pharmacie.

Je vais mieux. Les tests ont montré que j'avais pleins de bactéries que je dois trainer ça depuis un bon moment, mais là s'en était trop. Ah oui ???

Les antibios font effet à mon plus grand plaisir !!!

Mes derniers moments Inde riment avec cure de sortie. Dans ce coin du pays, les visages et la nourriture changent et se tibétisent. Il est plus facile de trouver de bons restaurants. Je me suis même trouvé une excellente boulangerie pâtisserie pour accompagner le thé local. Ca fait du bien au corps et au cœur !

Darjeeling est aujourd'hui une ville très riche. les locaux militent en permanence pour leur indépendance. Ils ont déjà un nom : Gorkhalang. On le retrouve sur chaque bâtiment de la ville accompagné d'un symbole à deux machettes croisées.

Au 4ème jour, je m'offre une balade entre ville et plantations de thé. Il est amusant de marcher sur cet entre deux comme un funambule.

Au 5ème jour, je vais enfin me balader dans une ferme à thé de Darjeeling, l'une des plus importante. Quel bonheur ! J'y rencontre une femme passionnée, qui m'explique et me fait goûter son thé. J'ai le droit au thé noir, first flush (première pousse) best quality. Ils ne fournissent plus qu'Harrods cette année. La production a chuté et les prix ont grimpés !

Le thé est bouillit 5 secondes, et réutilisable 3 fois. Il est naturellement sucré par les fleurs de thé .. Évidement, moi qui rajoute toujours du sucre à mon thé, j'étais bien étonné et heureux de goûter à ce délice.

Sur le gros plan, remarquez les jeunes pousses faite de 3 feuilles. C'est cette partie qui  est cueillit à la main. 

Une fois cette pousses récoltées, elles sont séchées, passés  La qualité du thé dépend entre autre de la partie utilisée. Après séchage (ou flétrissage) pendant 24h qui permet de réduire le taux d'humidité de 60% vient la phase de roulage pendant 30 min qui libèrent les enzymes pour une meilleure fermentation. L'oxydation se fait alors au repos dans une pièce chaude et humide pendant 3 heures. La dessiccation qui suit arrête la fermentation en soumettant les feuilles à une température de 90°C pendant 21 à 22 min.

C'est seulement alors que le tri a lieu par tamisage. Ce qui tombe en poussière est de mauvaise qualité. Le meilleur vient de la feuille du milieu plus jeune et plus dure qui donne ce que auquel j'ai droit en dégustation.

Pour parfaire la visite je pars me promène dans les champs qui épousent la forme de la montagne. Les femmes au travail sont magnifiques même si elles en ont peut être un peu marre de voir des touristes. Photo contre pot de vin, je n'ai pas de monnaie, je leur refourgue mon paquet de chewing-gum dont elles ne font pas les difficiles ! Un peu gêné, je repars et continue à vagabonder à travers champs. Quelle beauté ces paysages. Si seulement le soleil daignait se joindre à la partie, ce serait parfait !

Une des autres choses qui marque à Darjeeling c'est la viande qui est présente partout. Nous ne sommes plus vraiment dans l'Inde végétarienne de la plaine ! C'est un des premiers signes qui marqueront ma transition vers l'Asie du Sud-Est à 2h30 d'avion de là ...