Pérégrinations en terres indienne, cambodgienne, laotienne, indonésienne ..

- Brice Kester 2011 -

23 mars 2011

Une rencontre à Bodhgaya

Bodhgaya est l'endroit où Siddharta a connu l'illumination (ou l'état de bouddha). Il a passé 6 années de sa vie à méditer dans une grotte perchée sur une montagne, proche de la ville actuelle.
Aujourd'hui la ville offre une panoplie quasi-complète de temples et monastères dans le style des communautés bouddhistes du monde entier (Tibet, Japon, Chine, Birmanie, Thaïlande ...). Les pèlerins viennent par millier pour se recueillir ou méditer en cet endroit.
J'arrive ici après avoir traversé des villages où la fête de Holi bat son plein. En route j'ai le droit aux jets de couleurs et à un plein seau sur le sac à dos !!! Ahhh...
Je cherche un endroit pour manger mais tout est fermé ! C'est férié pour tout le monde ... sauf pour 2-3 stands où des familles vivent et cuisinent sous un abri de fortune. J'y fais la rencontre de Zishan (dit Mickaël en référence à M. Jackson) et Kara. Ils n'ont que 18 ans mais ont des idées pleins la tête.
La campagne environnante est très relaxante. Les champs de blé jouent de leurs couleurs pour nous offrir une palette incroyable.














La guest-house où je dors se situe au cœur du village où dès le lendemain matin je prends le pouls de la vie local. Comme partout en Inde les jours sont rythmés par le levé et le couché du soleil et dès 5h tout ce petit monde s'éveille. Petit déjeuner, brossage de dents, jeux avec ce qui traine pour les enfants et travail manuel pour les adultes. Quatre types forment et assemblent des fers qui serviront d'armature pour de futurs poteaux en béton armé !!!




Puis Kara et Zishan arrivent à moto. Nous avons prévu d'aller jusqu'à la fameuse grotte du Bouddha ensemble. Nous voilà parti à travers la campagne à 3 sur la petite 125cc. Il fait très chaud (38°C sans doute).











L'ombre d'un arbre est la bienvenue avant de traverser à pied ce désert de sable où coule un fleuve durant la mousson.































Nous y voilà. Il nous faut encore gravir quelques marches pour arriver à la grotte d'où la vue est impressionnante.
Durant l'ascension, des mendiants attendent les touristes et pèlerins. Je me déleste alors des quelques pièces confortablement installées au fond de ma poche depuis quelques temps.
Kara me dit que ce n'est pas bien ! C'est vrai, je me l'était dit. J'ai préféré donné à une association avant de partir. J'ai entendu beaucoup d'histoires sur l'argent de la mendicité en Inde ; des pères qui récupère 90% de l'argent de ses enfants pour picoler et taper sa femme ... ou l'achat de drogue par les enfants de la rue ...

Il m'explique que leur famille devrait s'occuper d'eux. Et s'ils n'ont pas de famille, il y a assez d'associations ici pour qu'ils puissent (sur)vivre.

De là nous entamons une longue discussion sur les dons. Zishan et Kara prennent toutes les semaines de leur temps pour offrir un repas aux élèves de leur école. Il leur arrive aussi de donner des cours aux plus jeunes. Leur rêve est de construire une école dans le village d'à côté. Ils pensent comme moi que l'éducation est l'une des chose les plus importante.
L'idée est très belle et j'ai aussi envie de donner de ma personne pour ce projet.
Je leur explique que les choses ne sont pas si facile !
Nous venons de passer un village où ils m'ont eux-même montré une école aux portes clauses faute de fond pour rémunérer les enseignants. S'ils veulent aller plus loin il va falloir trouver un moyen d'avoir de l'argent à long terme pour faire vivre l'école.
Nous tombons d'accord sur le fait que la construction et le mobilier pourra venir de dons étrangers ponctuel mais que la rémunération des enseignants, l'achat de livres et stylos, et l'entretient des bâtiments devront émaner d'une activité local et régulière.
Les idées fusent et Zishan dit qu'ils veulent former les femmes du village à la couture. Ils leur fourniraient les machines à coudre en échange de quoi ils prélèveraient un pourcentage sur leur revenu. Ils me disent que les femmes n'ont pas de travail et que c'est un bon moyen de les occuper et de combler les fins de mois de leur famille, toujours trop juste dans les villages. D'une pierre deux coup, voilà une idée très intéressante.

Voyant que je m'investis à fond dans le projet, ils voudraient tout faire tout de suite, trouver l'argent et commencer à construire dès demain.
Je ne veux pas qu'il croit que c'est si simple, car ça n'aurait pas de sens.
Nous tombons d'accord sur le fait que s'ils réussissent à avoir assez d'argent tous les mois pour rémunérer les enseignants (soit 200 € pour 4 enseignants, 50 € chacun), alors nous pourrons aller plus loin et commencer à penser aux dons, à l'achat d'un terrain, à la construction et l'achat de mobilier ...

Je leur ai donné suffisamment d'argent pour qu'ils achètent 1 machine à coudre (et récemment pour 2 autres).
Voilà déjà un mois que je les ai quitté et que nous continuons à nous écrire par mail. La sœur de Kara est enseignante en couture et donne déjà de son temps pour former des femmes du village. La demande est grandissante et promet déjà de bons résultats.

Je vous tiendrais au courant de l'évolution de ce projet en espérant que la petite graine  planté ce jour là donne un jour un bel arbre.

Nous avons passé beaucoup de temps à discuter et l'appareil photo est resté éteins. Pas de photos d'eux si ce n'est sous l'immense arbre (voir plus haut). Ils devraient m'envoyer une photo d'eux bientôt que je collerai ici.

Merci à eux et à leur réelle confiance !

2 commentaires:

SPIDERMAN a dit…

Je coise les doigts pour le projet !!!!

Unknown a dit…

Bravo!! Le coeur que tu as sur la main va pouvoir leur permettre d'en mettre à l'ouvrage!! Espérons que cette graine poussera...