Pérégrinations en terres indienne, cambodgienne, laotienne, indonésienne ..

- Brice Kester 2011 -

04 mars 2011

Himalaya où es-tu ? (Partie 2)

Arrivé à Sangla la veille, nous voilà ce matin avec 15 à 20 cm de neige. J'ai un peu mieux dormit cette nuit, mais le froid empêche un repos complet qui rechargerait nos batteries à tous. Je découvre les toilettes, d'un goût exquis et approprié au français de passage ! Je rejoins ensuite Jay-Dee et le reste de l'équipe à notre restaurant favoris pour nous réchauffer et prendre un petit déjeuner local bien connu maintenant : omelette / parantha / Chaï !
La nourriture est tellement bonne et mon ventre allant de mieux en mieux que je retrouve des forces rapidement. La bonne humeur de Jay-Dee toujours très positif y est aussi pour quelque chose !


























Les vaches aussi ont leur petit déjeuner, un peu de carton ... Elles ont l'estomac bien accroché, elles !!

Nous partons ensuite pour une petite balade à pied dans les ruelles de la petite ville (ou village) de Sangla. Silence, froid, absence de couleurs et nuages s'amusant avec la forêt donnent à ce paysage une atmosphère éloigné de tout et surtout de la vie débordante de l'Inde des plaines !











Au cœur de ce village, nous traversons un temple qui accueille hindouistes et bouddhistes.























Nous pouvons admirer sous un drap jaune la roue de l'existence karmique. A l'intérieur un immense moulin à prière prend pratiquement tout l'espace de la pièce. Alors que nous passons devant, des fidèles sont en train de prier.













Nous admirons toujours cette architecture locale faite de bois et de pierre avant que la petite balade nous conduit sur l'autre rive d'où on peut deviner les parcelles de terres cultivées en terrasses.






















De retour à l'hôtel, le gérant (à gauche) annonce à Jay-Dee (à droite) qu'il n'est pas très avisé de repartir. Des glissements de terrain sont possible.
Jay-Dee nous propose de continuer notre route plus loin dans la vallée. Pas plus d'un ou deux kilomètre plus loin nous roulons sur d'avantage de neige. Nous croisons un cycliste !! C'est un français, un peu bargeot qui s'est mis en tête de faire la même route que nous en deux semaines avec pour simple bagage un petit sac à dos. Il nous dit que le dernier village de la vallée où nous voulons aller est submergé par 50 cm de neige fraîche...


 









Nous rebroussons chemin. Jay-Dee décide de faire route pour l'autre vallée prévue dans notre itinéraire.
Pas plus de 5 min après être sorti du village de Sangla Jay-Dee descend du véhicule et part en courant ouvrir la route à Nitan dans un brouillard épais.
Nitan nous demande alors de descendre aussi et de rejoindre Jay-Dee à pied. "Faites attention aux chutes de pierres" nous lance-t-il ! Dans la confusion la plus totale nous l'écoutons et courrons la tête tournée vers le danger. Jay-Dee cri à Nitan, tétanisé par la situation, d'avancer, et à nous de remonter à bord de la Jeep. Nitan décide de se lancer au milieu d'une route de terre trempée et parsemée de pierres déjà tombées.
Un élargissement nous permet de faire une "pause". Jay-Dee et Nitan se crient dessus pendant que d'autres pierres continuent à tomber. Alors que Nitan manoeuvre, une pierre d'un bonne trentaine de centimètres vient défoncer le bas de porte côté conducteur. Sans attendre Nitan fait demi-tour dans la précipitation et retraverse ce champs de mines encore plus rapidement qu'à l'aller. Nous le suivons en courant.

Nous retrouvons Nitan en pleure alors que nous tremblons tous et que Jay-Dee continu à lui dire qu'il fallait y aller. C'est à ce moment-là que nous apprenons que le véhicule ne lui appartient pas et qu'il l'a juste emprunté pour ce tour. Assurances ? Vous voulez rire ? Nous sommes en Inde ... Rappelez-vous que j'ai loué une moto au crayon à papier sur un bout de cahier à grands carreaux !!

Nous rentrons à l'hôtel nous réchauffer autour du feu. Nous faisons sécher nos chaussures et chaussettes en attendant la suite.
Nous resterons là pour la nuit. La route sera barrée peu après que nous ayons rapporté notre histoire au village. Je ne sais pas s'il y a effet de cause à effet mais les choses se savent très vite par ici !


Avant la tombé de la nuit nous partons découvrir le petit village voisin juché sur une colline où trône en son sommet un autre temple bouddhiste. Les consignes pour y rentrer son stricts. Nous devons porter une ficelle de couleur en ceinture, un couvre chef traditionnel ... et nous déchausser. Nous sommes déjà frigorifié et mettre un pied nu sur la pierre gelé est un vrai défi ! Un autre défi nous attend derrière la porte d'entrée du temple. Il nous faut traverser la cour intérieure couverte de neige pour aller jusqu'au lieu de prière. Nous trouvons tout de même un chemin plus dégagé sur le côté. Ouf !













L'entrée depuis le lieux de culte











Passage moins enneigé.
Vue sur l'angle opposé depuis le lieu de culte













Avant d'aller dormir, un bon petit repas pour nous remettre de nos émotions. Et qu'est-ce qu'il y a de bon au menu ce soir ?


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Au réveil du quatrième jour, une question est sur toutes les lèvres et dans toutes les langues : "La route va-t-elle réouvrir aujourd'hui ?"

En tout cas, nous démarrons bien la journée. Bon petit déjeuner, comme les autre jours mais avec le soleil !














Nous apercevons enfin les sommets alentours dans toute leur grandeur.












C'est aussi le temps d'oublier les soucis ...



















Même Nitan à la mine des mauvais jour finira par prendre part à une bataille de boules de neige.


 

L'atmosphère détendue et l'annonce de la réouverture très probable de la route, nous mène à dire au revoir à nos hôtes qui font la lessive et à rejoindre le front.





















En attendant l'arrêt des chutes de pierres, nous prenons la pause, discutons ... Le chauffeur du tracto-pèle à la vitre brisée nous donne lui aussi son adresse pour qu'on lui envoie les photos !















De chaque côté, la vallée nous offre ses plus belles vues du séjour.











Alors que nous attendons depuis maintenant deux bonnes heures, deux types viennent signer des papiers sur  le capot de la Jeep. Un troisième suit, puis un quatrième ...
C'est seulement lorsque le "chef" sort un paquets de billets que je comprends qu'il s'agit du jour de paie. Le conducteur du tracto-pèle s'étant installé côté conducteur à ma droite, je lui pose la question. Que font-ils ? A combien s'élève le salaire ? Ce sont tous des employés d'état au service du maintien des routes. Les ouvrier ont payés 150 Rps (2,50 euros) pour la journée. Leur chef est payé 500 Rps (8,30 euros). Ils travaillent 6 jours par semaine.














Et puis où qu'on soit il y a toujours un bout de France qui traine... Mettez vos lunettes et regardez d'un peu plus prêt les fesses de ce jeune homme innocent.














Après 5 heures d'attentes, dont la dernière à recreuser un bout de route qui s'était effondré dans la nuit, nous pouvons enfin repartir pour un cinquième jour en extra où Jay-Day nous promet un repos bien mérité.

Cette petite voiture au slogan "secure life" (vie en sécurité) est à mourir de rire sur une pareille route.












Les paysages sont merveilleux.











Et les villages d'ouvriers sont simplement d'une toute autre réalité. Maîtriser le fleuve pour en retirer l'énergie électrique, maintenir les routes ou encore creuser des tunnels en direction de la Chine pour faciliter les échanges commerciaux sont devenues les activités principales dans ces vallées.


Nous rejoignons de nuit la douce chaleur de Tattapani loti au creux d'une vallée à 670 m d'altitude. Une grande chambre, de l'eau chaude et un balcon sont plus que bien venus.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

ouf, tu ne t'es pas pris une pierre sur la tête !! quel récit, on croirait lire un roman de Joseph Kessel !!!

en tout les cas on peut dire que tu es bien accompagné, c'est sympa de voir que vous formez un petit groupe, je sais que ce qui était dur en Argentine c'était d'être seule et ne pas pouvoir partager le moment présent !

photos toujours aussi superbes, alors je te souhaite du repos après tes 40h de voyage!! un bon repas et une température décente !!!!

ps1: mention spéciale aux toilettes et aux poches de jean !!!! ^^
ps2: Ma soeur Julie et Jean Louis seront au Vietnam deux semaines en mai !!!

bisoux !
Marie

Anonyme a dit…

Bah!!! les pieds dans la neige.... tu as fais aussi bien sinon mieux en Finlande.....
Quelles photos !!!je me régale.
La carte est affichée dazns le couloir, et je peux suivre, j'apprends la géographie de l'Inde.
Merci pour tout. Je t'embrasse
Mamie Annie

papa a dit…

quel voyage, quel périple, quelle aventure! Cela faisait un peu moment que je n'avais pas rendu visite à ton site, et la lecture du roman continu. Ce carnet de voyage nous transporte bien loin, loin de notre vie pantouflarde. Bien loin des différentes températures que tu peux avoir. Ici on passe d'un samedi à 30° à un dimanche à 16°. Ah ces petits détails qui font le pittoresque...
J'ai beaucoup admiré le travail du bois sculpté, un peu moins le travail du béton coulé, et perturbé par le coffrage en tôle ondulée.
Bon réchauffes toi les pieds, et c'est reparti sur les routes d.. où vas tu maintenant?
Allez gros gros bisous

Brice KESTER a dit…

Marie, merci pour la comparaison avec cet écrivain qui m'est encore inconnu... et que je découvre sur wiki !
Pour Julie et Jean Louis, quand est-ce que tombent leurs 2 semaines ? Où vont-ils ? Je les croiserais peut être.

Mamie, j'espère que ta carte se prolonge jusqu'en Indonésie ... ou ce sera les pieds dans le sable que je finirai sans doute ce périple !

P'pa c'est vrai que le bois sculpté a bien plus de raffinement qu'un béton banché à la tôle ondulé, mais que veux-tu, un architecte en herbe s'extasie parfois devant pas grand chose. Ici le détournement d'un matériau pour un usage qui n'est pas le nôtre.

Rendez-vous bientôt à New Delhi où je rejoinds Gunjan, l'ami indien rencontré en Finlande.