Premières impressions

Parc municipal, joueurs de criket

Après 2 jours à Bombay, les choses s'enchainent à une cadence folle.

L'imprévisible est de tous les moments. Parti à la découverte des Dabbawallahs (ces postiers aux colis très spéciaux), je découvre en route un immense parc au milieu de la ville où tous les ados se retrouvent pour une partie de criket. Notre football peut ranger son maillot au vestiaire. La folie indienne pour ce sport est impressionnant et fait de lui une vrai institution...

11:20 j'arrive à Churchgate station (gare) prêt à observer le tour de force des Dabbawallahs. Leur mission est de récolleter en banlieu, les menus préparés par les familles et pour les acheminer à leur relative travaillant en ville. Il est dit que 200 000 gamelles transitraient par cette gare chaque jour.

11:30 Les premiers arrivent. Une longue cagette remplie de gamelles sur la tête, ils sortent de la gare, posent leur marchandise à même le troittoir et passent le relais à d'autres qui se chargent de terminer le travail. Ce manège a des allures de "centre de tri postale" à même le sol.

11:40 Après quelques photos discrètes un homme, la quarantaine, mal rasé (je ne suis pas le seul !) et aux lunettes fines (la mode n'est pas la même qu'en France m'expliquera-t-il...) engage la conversation. Nous la continuons au bar autour d'un Chai (thé noir + lait + sucre). So sweet (Délicieux) !

Il me propose de m'accompagner voir une laverie à ciel ouvert. Il sera mon guide et mon "Guillaume" (blagueur) pour la journée. Je le questionne sur les castes et apprend que tout est lié au métier que l'on a. Rien n'empêche à une "basse" caste de devenir prêtre ou business man, mais le conditionnement fait que les générations se suivent avec le même niveau. Je veux savoir si l'esprit indien voit les choses comme nous, verticalement (basse à haute caste). 

Pour lui le sytème est plus horizontale et chacun a sa place. Le respect est donc naturellement installé. Chacun a sa place. C'est incroyable de voir comme ils sont inventifs et courageux. La pauvreté de tous les moments s'efface lorsque ces hommes et femmes affrontent la rudesse de la vie et affichent leur dignité. La matérialité est une chose... mais tient-elle autant de place que chez nous ?

A travers les déambulations urbaines, je ne me sent jamais vraiment perdu. Des tours ont été éparpillées dans toute la ville et chacune a sa personnalité. Ces "landmarks" donnent des repères qu'un labyrinthe n'offriraient pas.

Je suis étonné de la non agressivité des indiens ! Tout passe par les mots.

Mahatma Gandi, dont nous visiterons le musée de Bombay est un exemple pour chacun. Il est appelé "The Great Soul" (Le Grand Esprit). Tout au long de sa vie, le combat pour l'égalité et la non violence s'est toujours déroulé à travers des actes pacifiques. Des lettres écrite à Churchill ou Hittler sont très émouvantes et sont signés "To my dear friend" (A mon cher ami).

Le soir nous finirons la journée au cinéma. "Il était une fois..." une jeune fille et un jeune homme qui montèrent leur business dans la création de mariages. L'amour prendra place avec la folie de leur réussite rapide. Très vite l'histoire tournera au vinaigre pour enfin se terminer en beauté. Et que ce soit les scènes d'engueulades ou d'"amour" tout passe dans le regard et les mots. Pas de bonne gifle à la française ou de scène osé...

Le seul bisou du film fera battre les dizaines de coeurs, rougir les dizaines de visages et rentrer les dizaines de tête dans leurs épaules des personnes  autour de moi. Que d'émotions...

En rentrant à l'armée du salut, mon camarade Suédois a mauvaise mine. Il s'est fait attaqué par des singes et mordu par l'un d'entre eux dans le parc national à 1h d'ici. Un indien l'a alors pris en charge sans rien vouloir en retour jusqu'à l’hôpital le plus proche. Cet homme ne parlant pas Anglais, tout comme le médécin, il sera très utile en témoignant de la scène . Andrej reçoit en retour 2 injections et un papier pour seul explication. La fièvre et les frissons l'accompagnent toute la nuit. Je me fais du soucis. Au petit matin nous appelons l'assurance qui nous dirige vers l’hôpital central. Il nous faut refaire un des douze travaux d'Astérix pour trouver le bon service. Enfin, après une heure peut-être, un médecin nous reçoit. Don't worry ! Be happy !! (T'en fais pas ! Soit heureux !!). La fièvre est juste une réaction au 1er vaccin. Le paracétamol fera l'affaire. Les 4 ou 5 autres injections contre la rage devront être fais dans les temps mais n'empêcherons pas de continuer le voyage... don't worry ! "Calme ton esprit et soit tranquille. Pourquoi t'énerves-tu ? Ce n'est rien."

Et voilà une nouvelle matinée de passé, de nouvelles découvertes et la confirmation que l'imprévisible est de rigueur.

PS : et moi qui espérait faire des résumés ... je dois remercier les lecteurs courageux.