Udaipur

Je quitte Ahmedabad après y avoir passé une bonne semaine.

Ce soir je reprend un train de nuit qui m'emmène à Udaipur dans le Rajasthan. 23:00 - 8:30. Cette fois j'ai prévu la polaire pour éviter d'avoir froid.

 A 22:00 j'apprend que le train ne fera que la moitier du trajet ! Certains me disent d'aller jusqu'à l'étape intermédiaire où je trouverai le bus 10 qui finira le parcours. Je préfère annuler mon billet et trouver un bus de nuit dès maintenant. Dans le rickshaw qui m'emmène jusqu'aux bus, je rencontre Praveen, un indien fort symathique. Il dirige une flotte de camions dans le transport de marchandises. Il me propose de prendre une couchette pour deux.

Je me retrouve côté fenêtre. Les deux vitres du compartiment qui donnent vers l'extérieur sont simplement installées dans leur coulissant. A peine parti, une des fenêtres s'ouvre de quelques centimètres. Pendant la première demi-heure, je ne fais que la refermer. Il me faut trouver une solution. Je pense fort à Mac-Guyver. Et une idée miraculeuse me vient. Je sors ma gomme dont je j'extrais quelques morceaux. Ils me servent à caller la fenêtre dans son coulissant. Victoire !! ça fonctionne !

C'est sans compter les petits courants d'air des trous percés dans la vitre. Je n'arrive pas à trouver le sommeil. A 4:30 nous nous arrêtons. Je demande à Praveen si j'ai le temps d'aller aux toilettes avant de repartir. "Nous sommes arrivé !" me dit-il. La fin du cauchemard est déjà fini ? Super !

Il m'accompagne jusqu'à l'hotel où j'ai prévu de séjourner. On me fait visiter une grande chambre.

1000 roupie ! Je dis que si c'est le cas, je ne resterai qu'une seule nuit. Mon hôte fait une nouvelle proposition à 500 rps ! Impatient d'aller dormir et content du prix pour la qualité de la chambre j'accepte sans poursuivre.

 

Retrouvé Praveen dans le hall, je lui dit que c'est une très belle chambre et un bon prix. Il ne peut s'empêcher de faire baisser le prix, il obtient 400 Rps. C'est pas toujours évident de négocier la tête dans le pâté.

Si la chambre est superbe, la ville l'est tout autant. Installée au bord d'un lac et entourée de montagne, ce lieu semble vraiment reposant. Je prends mon petit déjeuner sur le toit où est installé le restaurant de l'hôtel. C'est le paradis. Une vue de rêve sur le lac me change des villes grouillantes de monde.

 

Parti pour faire un tour de la ville, une visite au city palace et au temple hindou tout proche, je commence par visiter l'échoppe de peintures de l'hôtel. Très tenté j'y achète un souvenir. Le vendeur, très futé, arrive à m'emmener jusqu'à chez son cousin tailleur. Je me prends au jeu. Après tout j'avais prévu d'acheter 2-3 autres affaires. Me voilà engagé dans un jeu qui durera 3 jours ! Choix de dizaines de tissus, négociation du nombre de vêtements à confectionner et des modèles, négociation des prix ... je sors le premier jour avec 5 chemises et 2 pantalons à confectionner. Je fini par acheter 1 chemise et 1 pantalon de plus le 2ème jour. Des heures de négociations, 3 jours et 200 euros plus tard, je suis exténué. Ils veulent encore me faire payer 50 euros pour l'envoie de 3 kg d'habits réalisés. Au bord des larmes, je prends toutes mes affaires et m'en vais pour une autre ville. Je regarderai tout ça la tête plus reposé !

Si ces 3 jours ont été bien rempli par cet exercice difficile auquel j'ai encore du mal à me faire, je prends aussi le temps de faire quelques visites, de prendre le temps pour un massage d'une heure, de sympatiser avec 2 Corses rencontrés chez le tailleur, de prendre un cours de cuisine, ou encore d'aller me balader avec Praveen de nuit pour me montrer les environs.

La ville a deux visages, côté lac et côté ville. Le City Palace, situé au bord du lac sur un promontoire, permet de se rendre facilement compte de ces deux aspects.

 

Le city Palace est immense. Avec ses 244 m de longueur de façade, ses 30 m de haut, cela fait de lui le plus grand palais du Rajsthan, construit par plusieurs Maharanas successifs.

 

 

Les styles hindou et moghols (musulmans) se mêlent encore ici et se remarquent souvent à la façons dont sont sculptés les fûts des colonnes. En longues feuilles pour les moghols, les fûts hindous sont plus géométriques avec une base carré qui se divise en octogone puis hexadecigone (c'est pas comme ça qu'on appel un polygone à 16 côtés ?).

 

 Voici le "cyber-café" de l'époque d'où les lettres partait par pigeon voyageur ...

 

Le traitement des rapports intérieur-extérieur de ce palais est saisissant. On y trouve d'innombrables "moucharabieh" sculptés très finement dans d'uniques pièces de marbre.

 

 

Une superbe salle de bal en extérieur est entourée des 16 alcôves perforées pour les 16 femmes du Maharana (qui ne partage que la vie de la 1ère et de la dernière d'entre elles). Il y est exposé des paons réalisés en fine mosaïque.

 

Et puis on découvre avec un oeil d'enfant les jeux de couleurs jaillissant des carrés de verres colorés. Une chambre est même complètement recouverte des petits mirroirs tous différents (il n'y a pas de photo pour elle !)

 

On nous rabache aussi que le verre utilisé, est le meilleur au monde. Il est Belge ! L'une des plus belle pièce est une double feuille qui apparaît jaune ou vert selon l'exposition au soleil.

 

 

 Les peintures fines étant une spécialité de la ville d'Udaipur, on les retrouve partout décorant murs et plafonds des pièces plus intimes.

Le romantisme parcours ces lieux et a aujourd'hui envahit la ville.

Ma chambre a une alcôve aux carreaux de couleur bleu, jaune et vert. Une frise peinte ceinture même les murs à quelques centimètres du plafond.

Lors d'une excursion dans un éco-touristo-village, un artisan me peindra un chameau sur l'ongle du pouce en quelques minutes pour me prouver l'art de la peinture "miniature".

Udaipur fait partie de 3 villes du Rajasthan auquelles ont été donné des attribus qu'on retrouve peint partout. Udaipur a le Cheval, signe de pouvoir et la couleur blanche comme ses façades. Jodhpur, la bleue a pour animal l'éléphant qui est porte bonheur. Enfin, Jaisalmer, ville du désert porte naturellement le jaune sable comme couleur, et le chameau comme emblême, signe lui de l'amour, car qui aime la tête d'un chameau, aime n'importe qui !

 

Et puis je ne pourrai finir ce "post" sans vous parler de Madan, un homme au coeur immense. Je le rencontre moins d'une heure avant mon départ. Il gagne sa vie en peignant. Il a bien sûr une production classique à réaliser en partenariat avec l'hôtel, mais il vend aussi ses propres peintures plus moderne me dit-il. Je n'aurai pas la possibilité de les voir. Il me dit aussi qu'il enseigne l'art des miniatures. Nous buvons le Chai ensemble. Je lui offre une photo du centre Georges Pompidou que j'avais prise en photo avant de partir en y apposant un petit mot. Touché, il prend le temps de me dessiner un éléphant sur une carte qui me sert maintenant de très beau marque page.

Si vous passez par Udaipur, fuyez les arnaques à touristes et foncez rencontrer cet homme extraordinaire au Ganguar Palace Hotel !

A très vite pour vous conter mon petit cours de cuisine indienne.