Pérégrinations en terres indienne, cambodgienne, laotienne, indonésienne ..

- Brice Kester 2011 -

28 janvier 2011

Lothal (cité de la vallée de l'Indus) et Palitana (temples Jaïns)

A la gare routière, 7:00 séance photo !
Je pars deux jours dans le sud du Gujarat à la découverte d'un ancien port (et ville) de la vallée de l'Indus, Lothal, et d'un complexe religieux très important pour les Jaïns, Palitana.

L'éloignement du chaos urbain me fait beaucoup de bien. Des champs à perte de vue sont une bénédiction. Je discute avec un médecin qui part faire une campagne de vaccination contre la polio. Un peu plus tard c'est une horde d'enfants qui se rendent à l'école qui vient troubler le calme pendant un 1/4 d'h interminable. Ils sont tous agglutinés autour de moi comme si j'étais une bête de foire. J'essaie d'apaiser les esprits par des réponses et une attitude posées. Sans grand succès. Seul l'arrêt de bus au village suivant y parviendra.

Un moment calme. Remarquez les bonnets. L'hiver par 20°C c'est dur.
La campagne et ses bonnes vieilles vaches !










Deux heures après mon départ me voilà arrivé à Lothal.

Le site imaginé de Lothal à son apogée.
Aucune photo n'est permise par une restriction muséale sauf une : celle du tableau du site ! Le site, sur lequel sont encore présent les docks en brique de l'époque et quelques fondations, n'a pas grand chose à raconter pour un novice. Le musée, lui, répertorie les différentes périodes de cette ville qui vaicu essentiellement entre 2400 et 1900 avant J-C. Elle faisait alors partie de la civilisation de l'Indus. C'était un centre actif d'échanges avec la Mésopotamie, l'Égypte et la Perse. On y a découvert une fabrique de perles (dont de minuscules) et de la poterie en tout genre (amphores, dés, animaux miniatures qui semblent être des jeux pour enfant, bijoux). On y a aussi mis à jour un système de poids et mesures alors normalisé dans la vallée de l'Indus. Les briques de construction, basés sur un système décimal, avaient des proportions de 1, 2, 4. Elles sont reconnus pour être d'une excellent qualité encore aujourd'hui. La ville était très moderne et connaissait déjà l'évacuation des eaux usées.

Après 2 heures de visites, il est temps de repartir pour Palitana. Encore une fois les locaux à qui je demande mon chemin sont si aimable qu'ils m'invitent à partager un bout de leur pic-nic, même si j'avais prévu de manger plus tard en route. Finalement, l'un d'eux m'emmènera jusqu'à la ville la plus proche (60 km et 1h15) en moto. Sans casque, ça va de soit ! Bon, il a quand même fallu débourser 200 Rps. Enfin vu le prix exorbitant du prix de l'essence au vu de leur salaire (60 Rps/L), je paie sans essayer de négocier.

Mes lunettes de soleil ont du succes
Mon chauffeur ...










Champs de coton à perte de vue

Tout droit / Tout plat










Un camp nomade ? Non, un mariage !
L'arrivée est proche, on aperçoit déjà le mont sacré










Arrivé à Palitana à 17h je retrouve la ferveur de la ville. Il y a du bruit partout. Je me trouve donc un hôtel avec une chambre qui donne côté cour. Ce sera parfait ! Épuisé, je dors jusqu'à 19h. Demain matin je compte me lever tôt pour grimper les 3200 marches qui mènent au temple. Je n'ai pas tout à fait retrouvé l'appétit. Je ne mangerai que l'orange que m'a offert une femme dans le bus ce matin.
A 22h, les hauts parleurs se mettent à chanter ! Ah, ici aussi les musulmans ont leur minaret ? Aller dans 10 min c'est fini !
Raté ! C'est un mariage hindou (ou jaïn). ça va durer une bonne partie de la nuit. Je finirai par m'endormir les boules quies visés aux oreilles.
5:30 ! Réveil !
Je me prélasse quand même jusqu'à 5:45...
A 6:00, mon sac bouclé, je me mets en route. A 6:30, il n'y a pas grand monde dans la rue.

Les boui-boui vides sur les plateaux 4 roues qu'on trouve partout.


A 7:00 j'arrive au pied du mont où la vie est très active. L'Inde commence à capter les premiers rayons du soleil et le jour se lève vite. Permis photo en poche, j'entame l'ascension. Passé les 50 premières marchent, les discussions laissent place à l'effort. 3200 marches, 1h30 d'ascension, ... c'est une belle randonnée déjà !

Certains choisissent l'option porteur ! Il s'agit souvent de personnes âgées qui ne peuvent plus endurer ce supplice.











A mon grand étonnement, je ne vois aucun touriste occidental.
En même temps que le soleil, la chaleur revient. Ça fait du bien.
A mesure que nous montons le vent s'accentue, et un équilibre entre la chaleur et la brise s'installe.
Un des point intermédiaire pour boire un coup









Plus loin des femmes Jaïns vêtues de blanc semblent des fantômes avec leur capuche et leur foulard noué autour du cou.

Mangeoires
Femmes Jaïns vêtues traditionnellement.










Tout au long du parcours des mangeoires à oiseau sont suspendus aux arbres. Certains ont pris avec eux des sacs entiers de graines et en déposent au fur et à mesure.












Nous arrivons à un temple intermédiaire. Je profite de la visite pour reposer mes mollets comme beaucoup. Un sanctuaire se trouve au bout où chacun s'arrête faire une prière. Tout le monde repart par une autre porte et laisse la place aux suivants. Ensuite les mains sur la poitrine, chacun passe devant les dizaines de petit sanctuaires où trône un dieu en position du lotus et la représentation de 2 pieds sur lesquels sont gravés des symboles. Je m'y attardent, les comparent , y trouvent quelques différences, sans plus. Les pratiquants, dans leurs habitudes rituels n'y prêtent déjà plus attention.

Je poursuis l'ascension.

Ce n'est qu'arrivé à proximité de l'entrée la moins empruntée que j'ai mon premier échange de la journée avec un couple indien. Est-ce l'endurance demandée par l'ascension, la concentration dans la foi, ou les deux, je n'ai pas entendu beaucoup de discutions. En tout cas, elles m'ont parue peu à leur place.
Nous y voilà ! Je découvre les 800 temples construits si haut. Tous du même langage architectural, aucun n'est le même, mais tous sont pareil... On s'y perd un peu.




















Après 5 ou 6 explorations on ne sait pas si l'on a vraiment envie de continuer à visiter cette débauche de temples tous ressemblant.
Il n'y a personne dans ce coin du mont.

Remarquez les dessins dans le riz.
Un peu plus loin une femme est en train de prier assise. Elle récite des phrases sacrées (mantras) et dessine des symboles dans des petits tas de grains de riz.
Ces petits détails relancent ma curiosité et je repars à la découverte d'autres temples. Finalement la diversité architecturale reprend dans la forme que prend l'ensemble du temple. Chacun a fait sa place sur un bout de parcelle. Une variation d'espaces crée des atmosphères différentes. Certains sont plus confinés, d'autres plus allongés, d'autres encore très dilatés. Ils ont tous quelque chose d'unique.

Je me rends compte que deux types de coupole existent, les circulaires à voûte ronde sous lesquelles les humains prennent place et celles plus pointues en ogive, sous lesquelles se tiennent les sanctuaires pour les statues.
Dans ce labyrinthe, je me dirige vers un endroit plus sonore. Je tombe alors sur l'entrée principale du temple où la vie ordinaire prend place. Crachas, rôts, chaussures au pied, poses décontractés. Les porteurs, musiciens, marchants sont là. Le cortège des pélerins défile au milieu de cette foule jusqu'au point où ceux qui ont encore leur chaussure se déchaussent pour pénétrer dans le saint des saints, l'ensemble de temples le plus vivant du complexe de Palitana. Ici, des personnes frappent leur tambours, là, un guru (?) siège entouré d'hommes d'un côté et de femmes de l'autre, plus loin c'est une queue sans fin de pèlerins qui attendent assis par terre. Pour aller où ? Je ne vois pas !

Dans un autre coin des massons s'affairent à la reconstruction d'un sanctuaire.
Certains sanctuaires (interdits de photo) sont magnifiquement recouvert de 1000 petites statues de 3-4 cm en pose "lotus"...
Chacun sait où il va, je suis le seul un peu déboussolé dans cette course lente et rythmé de prières.

Après 1:30 de déambulation, mon ventre qui n'a pas reçu pitance depuis hier midi, cri famine. Il est temps de redescendre.
Juste à la sortie du temple un petit groupe de musiciens curieux me lancent les questions habituels. Eux aussi aimeraient beaucoup une photo d'eux. Je m'exécute avec grand plaisir. Ils sont magnifiques !
Remarquez leurs instruments à l'arrière-plan.


Sur le chemin du retour les "hello !" et "namaste !" se font plus volontiers. Par moment une petite discution s'engage. Je rencontre davantage d'occidentaux qui se sont levés un peu plus tard et qui se retrouvent maintenant sous un soleil qui tape. Il ne sont tout de même pas nombreux, à peine une dizaine sur 1h de redescende.

Un chemin parallèle. Quel effort de la part des porteurs !
Et certains lézardent au soleil.









Ville de Palitana en plein boum immobilier.









La pose ou la pause ...
Certains commencent l'ascension en plein soleil.











En bas c'est le soulagement. Je trouve de la nourriture. Une femme à même le sol vend des fromages blanc saupoudré de sucre, de gingembre et autres épices dans de très belles soucoupes en terre cuite. J'en prend deux, mon ventre reprend le sourire et moi aussi. J'achète quelques gâteaux sec et quelques bananes pour plus tard.
Arrivé à la gare routière à 11:30, on me dit que le prochain bus pour Ahmedabad est annoncé à 12:30. Il arrivera finalement à 13:15 !! Les 4:30 de trajets prévus dans le guide se transformerons en 6:00 !
Nous nous arrêtons aussi pour un nettoyage complet du bus, le remplissage du réservoir et la vidange des nôtres .. !

Au moyen-âge les bus et la pub existaient déjà...
Et dire qu'il nous reste 4h de route dans la poussière !










En route des paysages d'étendues salées exploitées défilent. C'est magnifique.







 

Avec le soleil couchant, s'invite la fraîcheur dans les courants d'airs qui le reste de l'après-midi étaient agréables. Un mal de gorge commence pour plusieurs jours.

2 commentaires:

papa a dit…

Bonjour,
Bon là, il faut que je te préviennes, tu prends de très mauvaises habitudes: tous les jours ou presque l'on a un roman, et comment va tu faire quand tu sera revenu? Un petit roman tous les jours de tes rencontres avec tes collèques, de ton voyage entre la chambre de la maison et le temple boulot ....
NON, NON, continu comme ça, il y en a même qui, la première chose qu'ils font le soir c'est de se connecter au petit feuilleton.
Allez une petite demande de plusieurs personnes: des photos de toi et des otoctones, ils sont vraiment photogénique ces indiens.
Gros bisous

jjp - DAA a dit…

Hello bête de foire,
Je souffre pour toi,pauvre pélerin à la recherche du "moi" architectural.
Entraîne toi pour la parlotte, Guillaume est toujours aussi bâvard....Après ta performance, tu vas avoir des mollets à faire trembler Hollywood,(les filles attendent la photo...)
Sinon tes récits sont toujours d'une qualité irréprochable, et necessitent certainement beaucoup de travail..Un petit reproche tout de même, fais toi prendre en photo le plus souvent possible,(fais attention à ton appareil photo et digestif !!!)tu pourrais le regretter plus tard,et alimentera par la même occasion mon mur des lamentations.
Je te laisse à tes périgrinations et je te fais des gros bisous de la part de tout le monde.
A bientôt la bêêête.