Pérégrinations en terres indienne, cambodgienne, laotienne, indonésienne ..

- Brice Kester 2011 -

24 mai 2011

Hanoi 2ème partie

Je vous propose une petite visite à pied pour découvrir les principales attractions de Hanoi.

Ce qui caractérise d'abord la capitale vietnamienne, ce sont ces façades très étroites. La raison n'est ni le manque de place ou l'envie de se serrer les uns contre les autres pour se tenir chaud, mais une question d'argent !!
Les impôts taxent la longueur de la façade. Du coup, ces immeubles étroits sont étalés en profondeur et en hauteur et donnent aux rues une ambiance particulière.
Au Nord-Est, au sortir de la ville, un vieux pont de fer nommé Long Bien permet aux trains et aux deux roues de franchir l'immense fleuve rouge. Il mesure 1682m de long et a été construit entre 1898 et 1902 selon les plans de notre cher Gustave Eiffel !!














Pendant la guerre du Vietnam il fût régulièrement bombardé par l'aviation américaine puis réparé après chaque attaque. Les bombardements auraient cessé lorsque les Vietnamiens employèrent les prisonniers de guerre américains à sa réfection.




























Aujourd'hui il ne conserve que quelques travées d'origines, voyez ces vues prises du pont Chuong Duong à moins d'1 km de là.









En revenant vers la ville, je passe au dessus d'un camion empli d'ananas et d'une large artère qui contourne Hanoi.












Le long de cette artère je ne peux m'empêcher de prendre en photos quelques clichés qui ont fait l'image du Vietnam avec ou sans casque ...






































Lors d'un soulèvement contre l'occupant chinois, en 545, le héros national Ly Bon fait élever la Chua Khai Quoc, ou pagode de la Fondation Nationale, sur les bords du fleuve Rouge. Au XVIIème siècle, la pagode est transférée sur la minuscule presqu'île qu'elle occupe aujourd'hui, et rebaptisée Chua Tran Quoc ou pagode de la Défense nationale. Il s'agit sans doute de la plus ancienne du Vietnam ; une stèle datant de 1639 raconte son histoire.












































Cet arbre immense qui trône à l'arrière de la pagode au fond de la presqu'île est un bodhi, c'est à dire un rejeton de l'arbre sous lequel Siddhartha Gautama, (plus connu sous le nom de Bouddha) a atteint l'illumination il y a 25 siècles, en Inde. L'arbre est reconnaissable à ses feuilles en forme de cœur.
C'est le Premier ministre indien Razendia Prasat qui l'a offert lors de sa visite au Vietnam en 1959.

Tout à côté, sur ce lac Ho Tay, des pêcheurs sont installés. Remarquez leur bobine de fil rudimentaire qui leur sert de moulinet !













Sur le chemin du retour à l'hôtel je traverse le quartier des ambassades aux maisons coloniales. Les avenues sont larges, les maisons moins étroites et les parcs boisés.















Le sport est partout. Le badminton se pratique dans les parcs comme ici et jusque sur les trottoirs de la vile.

























Voici de l'extérieur, le mémorial de guerre d'Hanoi. Il fût construit en 1993 en alliant les architectures traditionnelles vietnamienne et communiste. Il commémore les sacrifices des hommes et femmes durant la seconde guerre d'Indochine.











Plus loin, l'un des symboles les plus anciens du vieil Hanoi, la tour du Drapeau (aussi appelé Cot Co), fût érigée en 1812 par la dynastie des Nguyen. Cette tour hexagonale de 33m de haut est l'un des derniers vestiges de la citadelle détruite au XIXème siècle, dans laquelle elle était implantée.














A nouveau nous retrouvons les immeubles très étroits de la ville...




Un autre jour je me rends dans le grand complexe du mausolée d'Ho Chi Minh. L'imposant édifice habillé de marbre et de granit trône sur la place Ba Dinh, là même où Ho Chi Minh proclama l'indépendance du Vietnam en 1945.
Tout comme Lénine à Moscou ou Mao plus tard à Pékin, l'"Oncle Ho" y repose embaumé dans un cercueil de verre à la vue des visiteurs strictement fouillés de fond en comble.




L'ambiance à l'intérieur est moins glaciale qu'à Moscou mais tout de même très sérieuse et silencieuse. Les gardes du corps, la distance avec le défunt et sa mise en scène donnent le ton. Tous les ans pendant 3 mois sa dépouille subirait des soins de conservation en Russie.

A la sortie du Mausolée il nous est proposé une visite dans les jardins arborés du palais présidentiel (Phu Chu Tich). Ce dernier, construit en 1906, a servit de résidence au gouverneur général français. L'entrée est interdite au public et seules les 3 voitures du fondateur de la république démocratique du Viêt Nam sont visibles dans le garage protégé par une grande baie vitrée. C'est bien une 404 que vous apercevez là...













Encore quelques pas et nous découvrons une simple maison sur piloti qui donne sur un étang à carpes. Ho Chi Minh y passe ses dernières années (de 1958 à 1969). Une salle de réunion ouverte sur le jardin est couverte par 2 petites pièces à l'étage, une chambre et un bureau.


























Avant la fermeture j'ai juste le temps d'apercevoir la pagode au pilier unique. Elle a été édifiée par l'empereur Ly Thai Tong (1028-1054).

Selon les annales, désespéré de ne pas avoir de descendance, l'empereur rêva que Quann The Am Bo Tat, déesse de la Miséricorde, assise sur une fleur de lotus, lui tendait un enfant mâle.

Peu après, Ly Thai Tong épousa une jeune paysanne, qui lui donna un fils. En témoignage de sa gratitude, il fit ériger cette pagode en 1049. Tout en bois, elle repose sur un pilier unique de pierre et représente une fleur de lotus, symbole de pureté, émergeant d'une mer de chagrin.
Détruite en 1954 par les Français, avant qu'ils n'abandonnent la ville, elle a été reconstruite par le nouveau gouvernement.



En sortant du complexe, je vais déjeuner dans l'une des ruelles de la ville où je trouve plusieurs vendeurs de Pho (soupe).
Je plonge dans un tout autre univers, celui du quotidien où les places sont chers pour se faire un peu d'argent sous les drapeaux du parti et sur des petits tabourets en plastique.







La visite se poursuit l'après-midi par l'incontournable temple de la littérature. C'est un des rares exemples de l'architecture traditionnelle encore bien conservée. Composé de cinq cours au calme de la folle circulation d'Hanoi, c'est un vrai havre de paix.

Edifié en 1070 par l'empereur Ly Thanh Tong, il fût dédié à Confucius (Khong Tu) afin d'honorer les lettrés et les grands écrivains.
En 1076, la première Université du Viêt Nam est y inauguré. Elle est destinée à l'instruction des fils de nobles familles. Après 1442 elle s'ouvre à tous les étudiants méritants de la nation, qui venaient ainsi à Hanoi étudier les principes du confucianisme, la littérature et la poésie.


En 1484, l'empereur Le Thanh Tong ordonna l'édification de stèles reposant toute sur une tortue de pierre (symbole de longévité), portant les noms, lieux de naissance et hauts faits des lauréats du doctorat. 82 d'entre elles sont parvenues jusqu'à nous et, même si les inscriptions sont usées par le temps, on peut lire le nom des lauréats, tels de célèbres historiens, mathématiciens et poètes vietnamiens.







Le pavillon Khué Van, édifié en 1805 est une des portes qui marquent le passage d'un jardin à l'autre et aussi le symbole de Hanoi. Tout au fond, sous une petite pagode, on trouve la statue de Confucius.

Pavillon Khué Van














Pour rejoindre le magnifique musée d'ethnographie du Vietnam, je vous propose de mettre votre casque pour un tour de moto dans les rues d'Hanoi. Accrochez-vous !




Le musée d'ethnographie du Viêt Nam se caractérise par ses répliques grandeur nature d'habitats traditionnels de tout le pays.

Commençons par les maisons des Cham (centre du pays). Remarquez d'abord cette double toiture spécifique à l'habitat du maître de maison. Elle protège de la chaleur par l'espace de ventilation qui est laissé (tout comme celui sous la maison), et de l'humidité par sa couverture en tuiles.


























Admirez aussi la manière de construire et ses systèmes de liaisons en tenon-mortaise et nœuds de rotin.





























Plus loin est présenté la maison typique des Ê Dê.

Longue de 42,50 m et large de 6m le sol est perché à 1,10m de haut.
Autrefois on trouvait des maisons de 200m de l'ong. Plus la famille était riche, importante et nombreuse, plus la maison était longue et belle. Dans les années 1970, il existait encore des longues maisons de 50 à 60m de long. Depuis les années 1980, elles ont rapidement disparu dans tous les Hauts Plateaux.



Traditionnellement, un pignon de chaque maison du village est tourné vers le Nord. C'est la façade d'entrée où se trouve une terrasse et l'entrée principale. La porte arrière de la maison est essentiellement réservée aux femmes. Quand on se couche, la tête est toujours  tournée vers l'Est et les pieds vers l'Ouest.







Les longues maisons Ê Dê abritent de grandes familles matrilinéaires. Sous leur toit, vivent de nombreux couples avec leurs enfants, des filles et de petites filles portant le même nom que leur ancêtre féminin. Avant la première moitié du XXème siècle, une longue maison abritait environ une dizaine de famille.
Tous les membres de la grande famille travaillent ensemble, le bien commun est géré par la maîtresse des lieux.
Au repas, c'est elle qui distribue les aliments à chaque foyer. Selon la coutume, la fille ainée doit gérer le bien commun. Les hommes déjà mariés ont également une position et un rôle très important à l'égard des familles des sœurs et des petites sœurs.
La position supérieure de la femme, de sa lignée familiale est un caractère particulier de la société des Ê Dê.


Dans la vie quotidienne, les Ê Dê utilisent beaucoup d'objets de vannerie. Ce travail est toujours réalisé par les homme.
Le bambou et le rotin sont les matériaux principaux. Hottes, paniers divers, nattes, cloisons, cages à poule etc ... forment les produits de vannerie principaux.
Les articles de vannerie des Ê Dê sont moins ornés que ceux d'autres minorités de la région.















La maison communal des Bahnar (Bana) est l'édifice le plus important du village. Traditionnellement les hommes s'y réunissaient pour les rites ou se préparer au combat.
Cette maison est la réplique de celle de Kon Rbang non loin de Kon Tum dans les Hauts Plateaux du centre.
La construction est du type des maisons communes à haut toit, dont les pentes principales font environ 13m. Le plancher d'une surface de 90m2, est à près de 3m au-dessus du sol. La maison fait donc environ 19m de haut environ.
Le plancher est en bambou écrasé, la terrasse en bois, les quatre escaliers taillés chacun dans un tronc d'arbre, la cloison en vannerie de bambou, les chevrons façonnés dans un seul tronc d'arbre et le toit recouvert d'herbe à paillote.
Les pilotis les plus importants font 60cm de diamètre. Les pannes et poutres horizontales peuvent atteindre 15m.















Le tombeau des Jörai (Giarai) est entouré de sculptures taillées à l'aide de haches, de coupe-coupes et de couteaux. Des personnages aux attitudes sexuelles et des femmes enceintes sont les symboles de fertilité et de fécondité. D'autres, assis (souvent situés aux quatre coins), animaux, personnages de la vie quotidienne, sont les "serviteurs" des morts dans l'au-delà.


A l'intérieur de la tombe sont placés tous les objets nécessaires aux défunts dans l'autre monde, bols, assiettes et instrument ménagers, toujours cassés ou disposés à l'envers, ainsi que des outils imités en bois.

Le toit du tombeau est une vannerie de bambou dont les motifs de pigments naturels ont été réalisés par les villageois. Le faitage est une frise de petits tableaux montrant les différents rites de la cérémonie d'édification de la tombe qui marque la fin du deuil. Juste construit et décoré, le tombeau est abandonné dès la fin de la cérémonie.














A l'intérieur entre des dizaines de costumes, vanneries et instruments des ethnies du Vietnam est expliqué la fabrication des chapeaux de pailles. Voyez toutes les étapes réunis en une seule scène.















De retour au centre de la capitale, je vais m'aérer la tête pleine de ces nouvelles connaissance en me promenant autour du lac Hoan Kiem. Visiblement je ne suis pas le seul !
















La nuit venue c'est une nuée de néons criards qui teinte la capitale.






















Les panneaux d'affichages, pratiquement tous de couleur rouge m'ont vite intrigué. Affiches de film ? nonnnn ... Il s'agit des affiches du parti pour les élections du 22 Mai 2011. La propagande des livres d'histoires est bien là à chaque coin de rue et sous toutes ses formes.














Ce soir là le parti organise un petit concert aux chants populaires au milieu de la circulation.
Des dizaines, si ce n'est des centaines de scooters se sont arrêtés pour en profiter !













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