Carmen vient de dormir presque 36 heures et se sent beaucoup mieux. La journée promet d'être longue et nous commençons par prendre des forces dans un petit resto qui a la particularité de vendre de l'essence en plus de ses bonnes soupes. Remarquez le baril au second plan.
Carmen n'avale pas la moitié de sa soupe mais est très motivé pour les deux jours de marche qui nous attendent.
A 8:00 nous sommes à l'agence, sac sur le dos, chaussures aux pieds, prêt pour 8 heures de marche dans la jungle.
A peine 5 min plus tard nous avons quitté les rues goudronnées. Les chemins de terre et les petits villages apparaissent sous un ciel plutôt clément. En plus de ça notre guide se prénomme sonny, mais préfère se faire appeler sunny (ensoleillé).
Nous nous arrêtons dans le premier village. Une mère et son enfant préparent des tubercules pour les faire sécher. A leur côté, l'alcool de riz est en train de se distiller. Une feuille, placée juste avant la mise en bouteille de l'alcool lui donnera du goût. On l'appellera l'alcool de riz vert. On est loin de l'alambic mais ça fonctionne !
Et pour les plus sobre, du coca chinois est à vendre un peu plus loin. C'est dans cette échoppe que notre guide achète un paquet de cigarette qu'il remettra au chef du village pour le remercier de nous accueillir. Carmen achète un pain de savon pour sa femme. Sonny a le sourire, c'est une bonne idée !!
L'aventure commence lorsque nous pénétrons dans la jungle à la sortie du village. On y retrouve une nature exubérante avec une flore folle et une faune de petits animaux qui grouillent.
Les plus présent et dérangeant sont les sangsues ! J'adopte la technique du pantalon coincé dans les chaussettes qui fonctionne à 100% concernant les jambes mais qui n'empêche pas ces petites bêtes d'investir nos pieds gorgés de leur breuvage préféré.
Ces fourmis sur cet arbre sont impressionnant. Est-ce qu'une catastrophe a dévasté leur fourmilière pour se retrouver accroché si haut ? Elles sont toutes sur leur patte de derrière et danses en même temps lorsque de petites secousses parcours la branche.
| Photo de Carmen |
La chaleur s'installe très vite et ce n'est pas moins d'1,5L d'eau dans la matinée que chacun engloutit.
Sonny nous fait découvrir une fleur qu'il lui arrive de manger. Il n'en connait hélas pas le nom.
| Photo de Carmen |
Nous empruntons un bout du chemin colonial tracé par les français pendant la guerre du Vietnam et qui rejoignais Luang Prabang à Hanoi.
En ce temps là, Luang Prabang qui était un royaume avait accepté le protectorat français pour tout le Laos et c'est là où résida le commissariat français, quant à Hanoi, au vietnam, elle était la capitale de l'Indochine d'alors.
Il n'est pas loin de 12:00 et nous arrivons après un long moment à descendre à travers bois, une rivière au fond de la vallée. Nous n'avons pas encore fait la moitié du chemin.
Sonny inspecte les lieux et préfère revenir s'installer à l'ombre.
Quelques minutes plus tard, un couple, leurs 3 enfants et 2 mulets chargés à plein, nous rejoignent et s'installent avec nous pour manger. Eux aussi ont quelques petites choses à manger, mais en moindre quantité. Nous leur laissons nos restes dont ils font un régal.
| Photo d'Annemieke |
| Photo d'Annemieke |
| Photo d'Annemieke |
Sonny part faire un tour du côté de la rivière pour se laver les mains et nous revient avec une paire de cigales !!! Nous, nous avons déjà du mal à les voir, alors comment fait-il pour les attraper ? Il est vrai qu'ils ont l'habitude depuis tout petit.
A Muang Ngoy, nous avions vu des enfants jouer avec des cigales accrochées au bout d'une ficelle. Ils connaissent la nature, comme nous, nous connaissons la jungle du web ...
| Photo d'Annemieke |
Le repas terminé, nous reprenons notre chemin qui remonte de l'autre côté de la rivière.
Nous ne distançons pas très longtemps la famille qui a l'habitude d'emprunter ce chemin. Ils leur faut, comme à nous, une journée de marche pour rejoindre la ville !!
| Photo d'Annemieke |
La pause nous permet d'échanger regards complices et photographies qu'ils semblent découvrir avec une certaine curiosité.
Nous sommes impressionné devant le dévouement de cette mère de famille. Son petit dernier, fatigué, s'est trouvé une place de choix à l'ombre de l'ombrelle...
| Photo d'Annemieke |
| Photo d'Annemieke |
| Photo d'Annemieke |
| Photo d'Annemieke |
Lorsqu'enfin nous avons pris assez de hauteur, les paysages se dégage et Sonny nous pointe du doigt notre point de départ situé entre les deux plus hauts sommets à l'horizon...
Des petits endroits à l'ombre nous permette un petit répit sous cette chaleur écrasante.
D'un coup, un coléoptère aux ailes oranges vivent passe devant moi et vient se poser au sol. Une petite traque à travers les branchages au sol me permet de prendre quelques cliché sans avoir la chance de le capturé les ailes ouvertes. Quel camouflage ! Il est chez lui parmi les feuilles mortes.
Enfin, après plus de 5 heures de monté nous voici au bout du monde dans le village de Ban Changtern où vivent les Akha qui surplombe un paysage grandiose.
| Photo d'Annemieke |
A notre arrivé à la maison du chef, le seul à parler Laos, le lieu semble désert. Ses fils sont tout de même là pour nous accueillir. Le père ne sera pas là nous dit-on ... Il n'avait de toute façon pas été prévenu. Qu'importe, Sonny nous dit de nous installer pour boire un coup et nous détendre après ces 8 heures de marche.
Un autre coléoptère tout aussi peu commun que son ami "la feuille", gît à même le sol de la maison, semble nous accueillir avec ses longue antennes.
Sonny prépare à manger avec l'un des fils. Feu de bois et vieilles casseroles constituent la cuisine laotienne parfaite.
Pendant ce temps nous allons faire un tour dans la prairie au bas du village où les enfants s'occupe avec des jeux universels comme saute mouton au dessus de piquets de plus en plus hauts ou des quelques arbustes. Les filles d'un côté, les garçons de l'autre, ils vont se rapprochés, intrigués par nos positions de yoga. Nous avons tant besoin de nous étirer après tous ces efforts.
| Photo d'Annemieke |
Nous voulons immortaliser l'instant mais les photos plaisent à certains et font très peur à d'autres. Il est dit que certaines personnes pensent que ces engins volent l'âme de ceux pris en photo.
Nous demanderont à Sonny de bien vouloir leur donner les photos imprimés lors d'une prochaine visite pour que ces photos ne nous appartiennent pas exclusivement mais soit partagés et que tout le monde en profite.
| Photo d'Annemieke |
| Photo d'Annemieke |
| Photo d'Annemieke |
Plus loin, les grands font leur show face à l'appareil photo d'Annemieke (d'autant plus que c'est une fille !). Il n'est pas loin de 18:30 et le soleil se couche. Il est temps de rentrer.
| Photo d'Annemieke |
| Photo d'Annemieke |
A notre retour, c'est la surprise. Le chef du village, qui était partit toute la journée dans les champs de riz, est de retour et le repas est prêt. Nous avons des nouilles express, de la courge verte, du poulet, des champignons et diverses herbes cueillis trouvés dans la jungle.
| Photo d'Annemieke |
| Photo d'Annemieke |
Le chef est heureux de recevoir son paquet de clope, mais sans plus. L'habitude sans doute. Pour accompagner ce repas frugale, le chef nous sort l'alcool de riz, indispensable pour recevoir du monde chez soi. Nous échangeons sur nos âges, notre situation sociale. Ils sont tous étonnés que l'on soit tous trois célibataires. Sa femme et sa fille ne mangent pas avec nous et Carmen et Annemieke les premières, le déplorent.
L'électricité est rare puisqu'elle n'est actionné que par un générateur. L'essence est chère et disponible qu'à une journée à pied d'ici.
Le film est en thaïlandais. Pratiquement personne ne comprend même si le Laos, trop peu parlé dans ce village, en est très proche.
Nous tombons vite de fatigue.
Un petit pipi entre un buisson et un porcelé, un brossage de dents tout autant dans le noir et nous revenons à la maison où au moins 20 personnes sont toujours assis sur ce qui va être notre lit. Abattu par notre longue journée et quelques verres d'alcool, nous nous faisons une petite place pour commencer notre nuit.
Ce n'est que vers 21:30 que tout le monde s'en va rejoindre sa maison.
La nuit va enfin être à nous. C'est sans compté le chef qui recevait aussi des amis de Phongsaly. Dans la maison voisine, ils vont faire la fête jusqu'à 4 heures du matin à coup de bouteilles d'alcool. Et plus l'alcool descend, plus les voix montent. Évidemment une paroi en bambou tressé n'est pas ce qu'il y a de plus efficace en paroi acoustique...
"Bonne nuit" !

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