Sébastien, ami de Poitiers et photographe des ethnies minoritaires au Vietnam (http://blog.sebastienlaval-asie.org/) me donne les coordonnées d'Nguyen guide Vietnamien parlant couramment Français.
Nguyen est en train de monter sa propre agence de voyage à la découverte du Vietnam authentique après avoir travaillé pendant 10 ans chez Asiatica Travel (agence de voyage "hors des sentiers battus" très connu en France). C'est une belle façon pour moi de tester cette façon de voyager.
Connaissant mon budget serré et mes envies d'aventure, Nguyen me propose de partir à moto dans le Nord-Est du Vietnam à la découverte du lac de Ba Be (prononcez ba bé) et des villages ethniques des montagnes environnantes pendant 4 jours. Le premier et le dernier jour seront des journées sur la route pour rejoindre ce bout de Vietnam à 350 km d'Hanoï.
Au petit matin, alors qu'Nguyen achètent quelques provisions pour la route, c'est un ballet de familles et personnes se rendant au travail en scooter qui défilent au bord du lac central.
Au sortir de la capitale, nous prenons la grande artère qui longe la digue qui protège la ville du puissant fleuve rouge. Les habitations étroites et autres tours sortent de terre de manière plus éparse et ponctuel !
Un ralentissement soudain et nous assistons à une procession funèbre.
Habits noir et blanc à l'arrière, la tête du peloton est en rouge et dirige la marche, drapeaux en main.
Plus loin nous nous arrêtons au marché pour y chercher du pain. Je tombe sur la vache française la plus connu dans le monde. La vache qui rit !!
Certains étrangers me disaient que ça venait de chez eux, mais après vérification c'est bien en France qu'est née et produit la Vache qui rit. A Lons-le-Saunier (Jura) plus exactement. Je sais que ce n'est pas vraiment du fromage, mais après 5 mois sans fromage, ça fait du bien !
Et puis, nous allons au marcher. Alors qu'en France c'est avec sac ou caddie que nous parcourons les allées, ici c'est en scooter que se font les courses au Vietnam ! On va beaucoup plus vite à faire le tour mais bonjour l'odeur et les embouteillages. D'ailleurs, Nguyen m'achète un masque pour me protéger de la pollution routière qui noircit déjà nos visages.
Les habitations se font de plus en plus rare et les grandes étendues de cultures apparaissent.
Alors que je vois parfois des tombes seules dans un champ, parfois un cimetière qui en rassemble des dizaines, je m'interroge sur ces articles funéraires.
Au Vietnam la tradition veut que l'on enterre le défunt d'abord dans une tombe en terre pour que la chair se décompose. Après 2 ou 3, une nouvelle cérémonie a lieu pour déterrer les ossements et les transférer dans une tombe en dur définitive. Cette cérémonie doit avoir lieu de nuit et être terminé avant le levé du jour.
Ici les morts peuvent être enterrés où ils veulent tant que le terrain appartient à sa famille. Ainsi on en trouve souvent au milieu de champs de riz.
En poursuivant notre route, ce sont d'autres bizarreries à 2 roues que nous croisons.
Lors d'un pause pour manger un épi de maïs, je découvre ces longs haricots d'une quarantaine de cm !!
Je déguste ensuite une sorte de lychee appelé le mangoustan.
A midi, comme partout au Vietnam, nous trouvons un restaurant où il suffit de demander ce qu'on veut en vitrine. Quelques minutes plus tard, tout arrive à notre table et chacun prend ce qui l'intéresse.
L'après-midi nous avons droit aux routes sinueuses qui serpentent à travers la jungle jusqu'au parc national de Ba Be.
Ces deux porcs vivants plus que ficelés nous font faire demi-tour. Les pauvres sont attachés la tête en bas sur la vieille Minsk prêt à partir pour leur dernière destination.
Nguyen, soucieux de me faire découvrir un Vietnam authentique décide de s'arrêter dans une ferme dont il ne connait pas les habitants. Nous sommes accueillit les bras grands ouverts. La grande maison très spartiate abrite une grande famille. Seul le grand-père et les parents sont là aujourd'hui. Les enfants sont partis à la ville travailler ou étudier. Tout autour champs de maïs, et autres rizières leur appartiennent.
En plus de la pipe à eau, on nous sert un, puis deux, puis trois verres d'alcool de riz accompagné de concombre que l'on se coupe soit même.
La discussion tourne autour de nos identités sociales et familiales : as-tu des enfants ? es-tu marié ? as-tu une petite amie peut-être ? quel âge as-tu ? ... et peut-être plus tard, que fais-tu dans la vie ? Nguyen me dit que c'est très important pour eux de savoir tout ça. ça leur permet de mieux se connaître et replacer les personnes dans leur système social.
Nous leur disons aussi que nous nous rendons à Ba Be pour quelques jours.
D'un côté de la route on trouve la fabrication des briques de charbon et de l'autre les milliers de briques en terre prêtes à être cuite.
La machine ci-dessous permet de malaxer la terre pour l'homogénéiser avant d'en sortir des briques parfaites.
Ce sont les briques de charbon disposées entre les briques de terre qui permettent une cuisson uniforme. Certaines briques seront ainsi plus colorés que d'autres par la combustion du charbon.
Et voici enfin le trou par lequel le four est allumé.
Un peu plus loin je veux vous faire découvrir cette petite fougère qui se rétracte au contact de la pluie ou du manque de lumière. J'utilise mon doigt pour simuler la pluie. Regardez-bien !
Enfin, après pratiquement 8 heures de scooter depuis Hanoï nous entrons dans le parc national de Ba Be. Ba Be signifie 3 baies. Ce sont trois lacs joints entre eux qui forment cette grande étendue d'eau protégée. On y a le droit de pêcher et de s'y baigner mais la marche dans la jungle alentour est interdite. Beaucoup d'espèces rares y vivraient.
C'est dans une guest-house du village Pac Ngoy où vivent les Tay et qu'Nguyen connait bien que nous nous installons pour la nuit. Des anciens collègues de chez Asiatica travel sont là ! Chauffeurs ou guides, ils sont venus ici faire découvrir le lac à leurs clients. La chance que j'ai c'est qu'Nguyen veut aller plus loin et m'a réservé une nuit chez l'habitant dans les montagnes alentours à quelques heures de bateau et de marche.
Notre hôte, qui parle un peu français est un homme souriant et d'une grande générosité. Il nous a préparé avec sa femme un diner délicieux avec notamment un poisson du lac !
Nous avons le droit aux petits verres d'alcool de riz. C'est peut-être 12 ou 15 verres que chacun est forcé de boire. "Tsu-Tsu Quoué" ! (Cul sec), bien sûr.
Mêlé à nos discussions, c'est "le juste prix" vietnamien qui sert de fond sonore...

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