C'est sous un soleil radieux que nous entamons la deuxième journée. Le lac de Ba Be, l'un des plus grands lacs du Vietnam, s'éveille tout doucement. Pêcheurs et agriculteurs de rizières sont déjà à l'œuvre alors que la brume se lève juste.
Ici un homme s'affaire à tisser un panier en bambou, là c'est un figuier un peu original qui fait grossir ses fruits encore jeunes.
Après une petite marche de 10 min nous rejoignons le petit port local pour une croisière en sampan (bateau à fond plat utilisé en Asie du Sud-Est). Notre capitaine en plus d'être notre guide dans les montagnes qu'il connait bien sera aussi notre traducteur car certaines ethnies ne parlent pas le vietnamien.
Après une bonne heure de navigation nous descendons pour une petite balade à pied le long d'une rivière qui remonte jusqu'à une grotte. Je découvre la culture d'une légumineuse que tout le monde connait mais que nous sommes nombreux à en connaître sa forme naturelle.
Certains l'ont deviné ? Il s'agit de l'arachide. Ces bonnes cacahuètes poussent dans la terre comme nos pommes de terre !
Nous arrivons ensuite le long de champs de riz en début de croissance. Son vert incroyable s'étend tel un tapis.
A la fin de cette petite balade, nous tombons sur un de ces nombreux barrages électrique individuel qui permettent à ces régions reculés d'être autonomes. Prêt des Sampans, les papillons viennent trouver la fraîcheurs et les minéraux dont ils ont besoin, sur la rive.
Après quelques minutes de navigation supplémentaires nous parvenons à la grotte de Puong. C'est aussi un tunnel creusé par la rivière au fil du temps que les locaux empruntent tous les jours.
Aménagée avec des marches en béton, cette grotte spectaculaire par ses dimensions et les chauves-souris qui l'habitent, l'est beaucoup moins par ses concrétions peu nombreuses.
Une fois séché le sable est mis en sac et transporté à terre ou par bateau.
Nous abandonnons notre embarcation ici pour débuter notre marche à pied qui va nous mener dans les montagnes jusqu'au village de Cam Thuong où vivent les Dzao.
| Taro |
Le Taro est cette plante aux feuilles gigantesques que l'ont retrouve un peu partout ici. Si ses tiges sont parfois utilisé comme parapluie, ses tiges sont utilisés en cuisine, cuites dans un bouillon.
En tout cas c'est l'un des terrains de jeu favoris de cette sauterelle aux couleurs identiques à la feuille de Taro.
Tout à côté ce sont d'autres insectes qui ont envahit les tiges et feuilles d'une autre plante !
Après s'être arrêté dans ce petit village pour acheter quelques ingrédients, boissons, et autres chapeaux, nous remontons une rivière. Deux hommes portent des réservoirs d'eau financés par l'Union Européenne et la croix rouge. Ils vont servir à individualiser les réserves d'eau afin d'éviter une réserve collective unique plus exposé aux risques d'épidémies.
Chapeaux sur la tête nous voici partis sous un soleil au zénith à travers les rizières avant la monté vers les sommets.
Je dois juste préciser que ces messieurs qui m'ont fait essayer les chapeaux melon qu'ils portent et qui sont trop petit pour moi, ne m'ont pas dit que le chapeau pointu que j'allais porté pendant 2 jours était le chapeau traditionnel pour femme ! J'aurais-du me douter qu'il se cachait quelque chose derrière ce petit flot rose. J'en entendu "mignonne" ?
| Batteuse mécanique |
Les champs de maïs à flanc de montagne remplacent désormais les rizières de la plaine et les insectes les plus étonnants sont leur show.
Les cigales sont partout, et si l'occidental de passage ne fait que les entendre, les locaux savent les repérer et même les attraper !
Alors que nous retrouvons une partie plus vallonnée, les rizières en gradins se mêlent aux cultures de maïs pour tapisser tous les reliefs.
Au bout d'une vallée encaissé, c'est la surprise. Ici vit un petit village de quelques habitants dont nous ne verrons que deux porcelets très charmant !
Nguyen me montre un peu plus loin une plante utilisé autrefois par les soldats ! Qu'en faisaient-ils ? Ils se servaient de l'ageratum comme coton pour éponger leurs blessures.
| Ageratum |
Une dernière petite pause, nous permet de contempler le paysage de rizières qui s'épanouit de l'autre côté du sommet. De là nous découvrons le village où nous allons dormir, caché dans la forêt de l'autre côté des champs en plein activité. Les plantations ont commencé et il est temps de retourner la boue pour l'homogénéiser et renflouer les mauvaises herbes avant d'y planter les pousses de riz.
Arrivé au village de Cam Thuong Nguyen m'emmène tout de suite à la rencontre d'une famille Dzao. Une grand-mère en costume traditionnel et sa fille en jean tee-shirt nous accueille avec un grand sourire. Celui de la grand-mère est d'un rouge profond qui pourrait faire penser à du sang ! Nguyen m'explique qu'elle est en train de mâcher du Bétel.
Le Bétél est une plante dont les feuilles sont mâchées avec de la chaux (oxyde de calcium) et de la noix d'arec, dans une préparation qui prend, elle aussi, le nom de bétel. La chaux agit comme catalyseur, et l'arec contient l'alcaloïde arécoline, qui favorise la salivation, la salive devenant teintée de rouge. Du tabac est parfois ajouté à la préparation.
En sortant se sont des gamins qui veulent poser devant l'objectif !
Ils s'arrachent aussi ma paire de lunette. Il faut croire qu'elles rendent folle cette petite fille !!
Au moment de me les rendre elle les remet aussi vite pour en refaire l'expérience. Folle disais-je ?
Voici leur mère qui revient des champs avec son chapeau traditionnel.
Après avoir pris une bonne douche froide mais aménagé nous nous retrouvons tous autour du feu où le maître de maison et notre guide local prépare à manger. L'homme des lieux est policier dans ce coin de Vietnam la journée et reçoit les touristes de passage le soir pour une nuit d'étape.
Nous avons ramené de la viande et quelques légumes qui sont complétés par un poulet sacrifié pour l'occasion et de quelques herbes et champignons de la forêt par notre hôte.
Nguyen a aussi prévu l'apéro ! Un paquet de chips de crevette à faire revenir à la poêle ne prend pas de place dans le sac et se prépare rapidement en friture. Je vous laisse découvrir en vidéo cette expérience spectaculaire.
Le poulet n'est pas découpé comme chez nous. Les pattes et la tête sont présenté avec le reste découpé en gros dés os et chair non séparés. Et pour "l'invité de marque" du jour, deux cuisses sont grillées dans l'huile !
Bon appétit ...
Ce qui ne se voit pas en photo, ce sont les tournées d'alcool de riz interminables que notre représentant de l'ordre nous sert. La règle est simple. Une fois tout le monde servit, il suffit d'une personne qui lève son verre pour que tous les autres suivent, trinquent et boivent cul sec tous ensemble. Les tournées s'enchaînent sans relâche et ce n'est qu'au bout du vingtième ou vingt-cinquième verre que le repas prend fin. Le moment de se mettre de debout est fatidique. On me montre la sortie pour aller vomir si besoin, mais c'est finalement la position allongé et une grande bouteille d'eau que je choisis. La nuit sera bonne et le réveil un peu plus difficile.
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