Pérégrinations en terres indienne, cambodgienne, laotienne, indonésienne ..

- Brice Kester 2011 -

13 mai 2011

Phongsaly, deux jours dans la jungle laotienne, jour 2

La lumière du jour réapparait vers 5:30. Je me lève espérant une vue dégagée et colorée. C'est un temps brumeux qui s'étend devant moi. Nous sommes entre deux couches de nuages qui se referment petit à petit sur nous.
Je retourne me recoucher espérant me reposer un peu plus de la nuit horrible passée.
A 7:30 tout le monde et debout. Nous échangeons les mêmes ressentis. En plus de la nuit festive nous avons été gêné par le feu qui n'avait pas été éteint la vieille au soir et qui nous a piqué les yeux autant que la gorge.


Notre lit commun déjà débarassé
La femme du chef a mauvaise mine ce matin. Elle vient de passer une nuit identique à la notre. Carmen me dit qu'elle s'est fâché avec son mari plusieurs fois.

Nous prenons notre petit déjeuner qui n'est ni plus ni moins que le même dîner que la veille. Carmen, qui n'était pas en grande forme, qui ait allé au bout d'elle-même hier sous une chaleur accablante et qui a bien mal dormi, n'est pas dans les meilleures conditions pour le retour à Phongsaly. Qu'importe, il faut rentrer coute que coute !!

Malgré ça, Carmen pense à offrir le savon qu'elle n'avait oublié la veille. La femme du chef retrouve un large sourire et ça lui donne du baume au cœur ! Cette dame n'en croit pas ses yeux, à croire que c'est la première fois qu'on lui apporte quelque chose (en plus de son mari). Merci Carmen pour cette belle attention.

Une vieille femme viendra nous demander si nous avons des médicaments. A part quelques cachets pour la tête, de l'anti-sceptique et quelques pansements nous n'avons rien. Elle souffre d'une vilaine plaie à un orteil. Je la nettoie bien avec l'anti-sceptique et une fois sec je la couvre d'un pansement.
Elle sert les dents et Carmen qui lui tient la main me dit que ça lui fait très mal. Je suis ravi de voir qu'elle affronte la douleur de cette manière et décide d'aller plus loin pour bien nettoyer la plaie à fond.
Je lui donne les 2 uni-doses qu'il me reste et quelques pansements pour les prochains jours. Je sais que ce n'est pas suffisant mais j'espère que les choses s'arrangeront.

Alors que les animaux errent dehors dans tout le village, Sonny s'affaire à bouillir de l'eau et du thé pour la route retour (dire que je viens juste de renvoyer mon filtre à eau en France ...).















L'opération de purification de l'eau prend beaucoup de temps et il est déjà 8:30 lorsque nous nous mettons en route.
































Peu après notre départ, la pluie se met à tomber. De quelques gouttes, il ne faut pas attendre longtemps pour se retrouver sous ce qui ressemble à une pluie de mousson. Le chemin devient torrent et nous avons parfois de l'eau jusqu'aux chevilles. Chacun ne manque pas de tomber. La température baisse et les chaleurs de la veille semblent désormais bien loin !

Ce n'est que vers 11:00 ou 12:00 que la pluie se calme.






















Nous nous arrêtons vers 13:00 dans un petit village où encore un fois nous arrivons à l'improviste. Les habitants, une enseignante en primaire et un vannier nous accueillent volontiers. Ils préparent à manger pour tout le monde en moins d'1/2h !! C'est encore un très bon repas qui nous attend. Il est incroyable de voir qu'avec les seuls ressources qui les entourent ils se nourrissent bien tous les jours. Évidement, notre guide leur paiera une très bonne compensation.

Nous ne trainons pas trop car il nous reste encore plus de 3 heures de marches lorsque nous redémarrons. Nous sommes arrivé sur les grandes pistes rouges qui permettent aux véhicules de relier plus facilement plusieurs villages. Carment est à bout et n'arrive plus à suivre. De voir cette large piste plane la rassure beaucoup. Sonny nous réserve pourtant un raccourcit des moins aisés. Il s'agit de couper la vallée pour passer sur l'autre versant au lieu de faire tout le tour par cette route plane mais trop longue. Il nous faut plus de 3/4 d'h pour descendre et une heure pour remonter cette portion !!
Carmen est au bord des larmes quand nous retrouvons la large piste rouge que nous quitterons plus jusqu'au bout.










Deux oranges pour 4 nous redonnent quelques forces et permettent de faire un pause bien mérité.

Nous trouvons quelques masques que les enfants sur le chemin du retour à la maison (nous sommes Vendredi) ont dû égarer. Carmen n'a plus que l'humour et le rire pour oublier son mal de jambe et de ventre.
Cette neige miraculeuse par 30°C ce sont en réalité des pétales de fleurs tombées d'un arbre plus haut. Et qu'est-ce que font les grands enfants quand les premiers flocons apparaissent ??
















La route passe de plus en plus vite. Carmen et Annemieke ont trouvé le truc. Elles chantent à tue-tête et nous oublions tous la fatigue.

La photo suivante me permet de vous montrer ce qu'est une fleur de bananier. Ici on la mange en salade !

Le temps nuageux ne vient pas gâcher la fin de notre aventure de deux jours. Ils donnent au contraire du caractère au paysage.








Enfin, vers 17:30-18:00 nous arrivons à Phongsaly. Jamais nous n'avons été aussi heureux de voir du bitume, des voitures, des gens pleins les rues !!

Merci Sonny pour ses deux jours mémorables dont nous nous souviendrons.










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