Pérégrinations en terres indienne, cambodgienne, laotienne, indonésienne ..

- Brice Kester 2011 -

02 juin 2011

Cathédrale de Phat Diem et la baie d'Halong Terrestre


Avec Tina et Will rencontrés lors de la visite de la baie d'Halong, nous continuons notre voyage ensemble plus au Sud. Nous partons découvrir le lendemain matin, la fameuse cathédrale en pierre de Phat Diem et la baie d'Halong terrestre tout prêt de Ninh Binh.




Le paysage de rizière s'étend à perte de vue. Un canal longe la route rectiligne. Quelques paysans sont à l'eau. Ils nettoient cette langue d'eau qu'ils semblent cultiver. Il s'agit de liserons d'eau ou peut-être de plantes cousines destinées à nourrir les porcs.













Nous nous rapprochons de Phat Diem. A l'époque de la colonisation française, la ville était un haut lieu du catholicisme et l'évêque de la ville régnait alors sur la région, à la tête de sa propre armée (situation qui perdura jusqu'à l'arrivée des troupes françaises en 1951).
Ce moment d'histoire a laissé des dizaines d'églises tout au long de la route qui mène à la cathédrale.

























A nouveau le spectacle des deux roues me surprend, ici d'énormes vases fragiles, là un ouvrier qui traine des fers à béton sur des kilomètres.






















Nous arrivons à la cathédrale. Un bassin décoré d'une statue du christ accueille les fidèles.
Il y a certes le christ mais est-ce vraiment la cathédrale que nous apercevons derrière ou une pagode ? Il y a de quoi déconcerter. Lorsque l'on regarde ses façades de plus prêt on aperçoit des motifs de bambous ou des caractères chinois qui côtoient les tableaux de la vie de jésus. On remarque aussi que les visages n'ont rien de très occidentaux. Cette cathédrale très particulière est construite sur un mélange d'architecture sino-vietnamienne et gothique.














On remarque que le long de la cathédrale aux flancs formés de piliers et portes en bois (photo de gauche) se succèdent plusieurs autres "chapelles" ou lieux de cultes (photo de droite). On se croirait dans un monastère. Il faut dire qu'en 1891, lors de son édification, le père Six, à l'initiative de la construction veut s’adapter à une culture fortement bouddhique pour s'y faire une place.











A l'intérieur de la cathédrale c'est l'émerveillement. Le bois si chaleureux est partout. Les fûts en bois-de-fer cadrant la nef atteignent 11m de haut. Des baies placées tout du long de la nef, sous la toiture haute, inondent d'une lumière douce et diffuse l'ensemble de l'édifice.





















Le sanctuaire central, au dessus de l'autel, s'orne de sculptures sur bois de style orthodoxe, laquées, dorées et finement ouvragées. Remarquez près de la voûte les anges aux visages vietnamiens.















Adjacent à la cathédrale, une petite chapelle porte le nom de Nha Tho Thanh Phero (Chapelle Saint Pierre).
Cette petite construction comme le reste du site a bénéficié du travail des sculpteurs de la région. Les quelques villages alentours hébergeaient alors l'élite de la sculpture sur pierre. Ils ont donné aux murs, colonnes, arcades un décorum naturaliste et nous ont laissé des sculptures d'abricotier, de pin, de chrysanthème, de bambou, de dragon, de licorne, de tortue, de phénix ...









































Nous repartons en fin de matinée pour découvrir l'autre "baie d'Halong". Ces roches karstiques éparpillés qui ont fait la renommée mondiale de la baie, donnent le même spectacle ici à 90 km au Sud d'Hanoï mais cette fois dans les terres.

























Outre les paysages, des temples et des pagodes complètent la visite.
Ici, c'est du haut d'une colline que l'on découvre l'ancien royaume de Dinh Tien Hoang. Hoa Lu, cette petite ville de la campagne vietnamienne d'aujourd'hui était la capitale du royaume d'antant (entre 968 et 1010) avant qu'elle soit transféré à Hanoï sous son successeur. Hanoï vient d'ailleurs tout juste de fêter ses 1000 ans d'existence.




Un petit tour dans la campagne va nous mener à une pagode ...















... la pagode de Bich Dong nichée dans des grottes successives. Un petit pont franchit un étang aux nénuphars et conduit à la grande porte qui marque l'entrée du site.
Dans la cour intérieur le silence et la verdure sont rois. Le site fût aménagé au début du XVème siècle, à l'époque du roi Le Thai To par les bouddhistes.



Ici un arbre à durian s’épanouit et offre une bonne vingtaine de fruits. Le durian n'est récolté qu'en Asie du Sud-Est. Il n'est pas apprécié de tous. Son goût et son odeur très particuliers font qu'on l'aime ou qu'on le déteste. J'ai cru en avoir mangé mais je l'ai confondu avec un Jacquier très ressemblant, très bon et en vente partout.






De la cour il faut grimper une première volée d'escaliers pour découvrir le premier sanctuaire, le plus important du site. Il est construit à demi-enterré sous la grotte de Jade. Il faut contourner le sanctuaire par l'arrière pour passer dans la grotte et accéder au second sanctuaire situé plus haut et de l'autre côté du gros rocher.















Les marches creusées à même le calcaire conduisent à un autel bouddhiste d'où l'on découvre un panorama impressionnant sur la vallée.




























Ici encore ces fleurs si particulières poussent par centaines. Elles portent le nom de Lantana camara. Il faut se méfier de sa beauté. C'est une espèce très invasive qui a un impact écologique très néfaste dans plusieurs régions du globe comme dans certaines régions d'Inde, d'Afrique, d'Australie ou des Etats-Unis. Elle est résistante au feu, et se développe rapidement sur les zones brûlées. Elle fait même obstacle à la régénération naturelle d'espèces indigènes importantes.














Le retour vers Ninh Binh est l'occasion de parcourir ces paysages plus profondément en empruntant les chemins de traverse qui se présentent à moi.



















































Tout comme à Halong, ces gros pains de sucre si faciles d'accès sont grignotés par des usines gourmandes en matière première et commencent à détruire ce paysage qui fait le visage de cette région.









A Ninh Binh ce sont des quartiers entiers qui poussent à tour de bras en périphérie de la ville. Est-ce le tourisme en plein développement qui les engendre ? Sans doute.





Le soir, chez Kim Liên (Kim est le prénom de notre hôte et Liên veut dire fleur de lotus), Kim nous prépare un excellent repas typiquement vietnamien, frais (produit du marché du matin même) et convivial.
Kim a ouvert son auberge 15 jours plus tôt et elle s'efforce de faire de son mieux. En prime sa gentillesse et son sourire communicatif nous font passer une très belle soirée. Je vous recommande cette adresse (54 Van Tant street, Phuc Thinh à Ninh Binh) au calme sans hésitation.









0 commentaires: