Pérégrinations en terres indienne, cambodgienne, laotienne, indonésienne ..

- Brice Kester 2011 -

05 juin 2011

Hoi An - Ancien comptoir maritime


A quelques dizaines de kilomètres de Hué se trouve Hoi An, comptoir maritime pendant longtemps et aujourd'hui classé au patrimoine mondial de l'Humanité depuis 1999.
De nos jours, Da Nang située entre les deux a repris ce rôle l'escale maritime. Ses immeubles modernes qui caractérisent sa ligne de crête particulière en dit long sur son développement. Nous ne faisons qu'y passer et rejoignons Hoi An 30 km plus au sud.

Hoi An n'est pas comme le reste du pays. Ses maisons basses contrastent fortement avec le reste du pays aux silhouettes étroites et élancées vers le ciel.
Il fait bon se balader dans ces ruelles à taille humaine si proche de ce qu'on connait chez nous. Je pense à la Charente-Maritime où les constructions basses sont faites en accord avec les vents forts venus du large.


Je profite de quelques musées pour mieux comprendre cet endroit.

Aux XVI et XVIIème siècles lorsqu'elle était encore un port commercial important du Sud-Vietnam, les bateaux étrangers venaient en grand nombre pour les foires commerciales annuelles qui duraient de 4 à 6 mois. Dans la ville, les commerçants japonais, chinois, hollandais et indiens ont établi leurs comptoirs ou leurs quartiers d'habitation permanente.
Une équipe de chercheurs japonais a réalisé le relevé de maisons de divers types. Les maisons révèlent toutes des influences venus d'ailleurs. En plus des différents quartiers : chinois, japonais ou colonial, on retrouve chaque style au sein d'une même maison ; ici un style japonisant, là une structure chinois et une autre vietnamienne ...
Sur la photo nous remarquons une charpente qui n'utilise que des poteaux et poutres droites disposés perpendiculairement les uns aux autres. Elle est d'influence japonaise.

Ici cette équipe nous présente quelques panneaux explicatifs des différentes typologies.






























Voici la maison ouverte au public qui propose l'exposition vue précédemment.














Souvent une façade sur rue cache une cour intérieure autour de laquelle s'organise le reste de l'habitation familiale. A l'arrière se trouve généralement les pièces d'eau, la cuisine et la salle de bain. L'endroit le plus agréable est évidement ce patio central qui apporte, lumière et verdure, recueille les eaux de pluies et permet une ventilation agréable de l'habitat.
















Depuis le patio ou le balcon sur rue il est facile de contempler les toits d'Hoi An si particuliers.
La plupart sont couvert de tuiles am-duong (yin-yang) de couleur brique, nommées ainsi en raison de leur forme concave et convexe permettant un assemblage parfait.










Une étude générale sur la ville réalisée entre 1993 et 1995 a fait le relevé des fonctions occupées par chaque habitation. Dans ce laps de temps de deux ans, le nombre de restaurants, bars et autres pensions pour touristes se sont développés très rapidement alors que les manufactures disparaissaient les unes après les autres.
Aujourd'hui le tourisme a remplacé l'artisanat, mais il lui a aussi donné une autre impulsion dans le domaine de la confection puisque Hoi An est devenu un endroit privilégié pour se faire tailler des habits (plus particulièrement la soie) ou des chaussures sur-mesure. Il existe aussi pléthore de boutiques à lampions dont nous verrons ce soir l'importance que ce commerce représente.













Voici un patio d'une autre maison où la verdure est omniprésente. Les tuiles sont presque à porté de main et une tuile détachée profite de sa liberté pour nous offrir sa simplicité nue.















Beaucoup de maisons sont répartis sur deux niveaux et permettent de faire face aux crus annuelles lorsque le niveau de la mer déborde. Il a déjà atteint plus de 2m dans certaines maisons comme ici. Une trappe permet alors de monter les meubles au grenier. Remarquez sur la photo qu'une pierre ronde est apposée sous le poteau en bois facilitant l'évacuation de l'eau et le séchage rapide de la structure lors de la décru.
Grâce à cette architecture adaptée, certaines demeures sont vieilles de plusieurs siècles.














Ces idéogrammes chinois ont l'air à première vue d'une grande banalité mais en y regardant de plus prêt on s'aperçoit qu'ils prennent la dimension d'un balai aérien ...
















Plus loin du centre le quartier colonial est installé les pieds dans l'eau. La façade sur rue ne présage pas que ces habitations sont directement reliées au bras de mer qui rejoint le large à quelques kilomètres.













Alors que monsieur fait la sieste au calme de ce coin de ville, madame est au marché pour vendre des herbes de toutes sortes ! Quelle incroyable variété que je ne sais reconnaître.














Une des attractions phare de la ville est ce pont couvert japonais. Il est très similaire à celui plus modeste des environs d'Hué. Construit pour relier les quartiers chinois et japonais, le pont Cau Nhat Ban / Lai Vien Kieu, est bâti à la fin du XVIème siècle par les japonais. Large, il accueille Chua Cau, un sanctuaire dédié à l'empereur du Nord Tran Vo Bac De, où se tient un modeste autel orné d'une petite idole et de deux phénix.

La légende raconte qu'un monstre ayant la tête en Inde, la queue au Japon et le cœur à Hoi An ne cessait de provoquer des séismes et autres catastrophes. Le pont fut alors construit à Hoi An pour tuer la créature en plein cœur.















La nuit venue des milliers de lanternes s'allument pour un spectacle venu d'ailleurs. Certains déposent même quelques lampions à bougies sur la rivière en exauçant un vœux ou en disant une prière.













Plus haut sur la rivière ce sont des animaux mythologiques qui prennent vie dans des volumes de papiers de couleur illuminés de l'intérieur.




















Les marchants ne sont jamais très loin, mais celui-ci est vraiment impressionnant dans cette nuit noire.






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